Tunisie : “La bonne gouvernance et l’amélioration de l’infrastructure des écoles, priorités de la réforme”

“La réforme de l’administration aux niveaux national, régional et local dans tous les établissements éducatifs est la principale priorité pour la réforme du système éducatif en Tunisie”, a indiqué samedi, le président du comité scientifique de la coalition civile pour la réforme du système éducatif, Mohamed Ben Fatma.

Lors d’un point de presse tenu à Tunis par la coalition civile pour la réforme du système éducatif pour présenter son livre blanc, Ben Fatma a indiqué que les mesures urgentes de la réforme consistent à améliorer l’infrastructure des écoles primaires, à trouver une solution à la prolifération du phénomène des cours particuliers, à choisir une seule langue pour enseigner les sciences et à créer une faculté des métiers de l’éducation.

Présentant le livre blanc, élaboré par le comité scientifique de la coalition, l’intervenant suggère également l’intégration de la cause palestinienne dans les programmes éducatifs et ce, conformément au préambule de la constitution tunisienne qui stipule la nécessité de plaider en faveur de ce dossier.

A cette occasion, Ben Fatma a appelé le ministère de l’éducation à impliquer de manière effective la société civile dans le processus de réforme du secteur éducatif estimant qu’une stratégie claire et développée est proposée dans le livre blanc de la coalition pour garantir une meilleure efficacité à la réforme.

Le livre blanc a signalé que le système éducatif doit être moderne et conforme à la constitution tunisienne et aux valeurs de la révolution tout en tirant profit des expériences réussies sur le plan international.

“Il doit aussi être basé sur la bonne gouvernance et l’amélioration de la qualité”, selon le même document. S’agissant des composantes fondamentales de la réforme du système éducatif, le livre blanc cite l’enseignement de base, l’enseignement secondaire, l’établissement et l’administration scolaires.

Le comité scientifique de la coalition civile pour la réforme du système éducatif a aussi appelé à la création d’un conseil supérieur de l’éducation et d’un institut national pour l’évaluation du système éducatif et de la formation outre l’élaboration d’une charte nationale de l’éducation, la création d’une faculté de l’éducation chargée de la formation de tous les corps d’enseignants ainsi que tous les spécialistes dans le domaine.

Le livre blanc indique que la réforme du système éducatif doit être évaluée, avant, pendant et après son exécution.

Il s’agit d’évaluer la cohérence de la réforme avec ses objectifs généraux et d’évaluer les conditions d’exécution de la réforme ainsi que ses résultats à court et à long terme soit après cinq ans ou dix ans de sa mise en œuvre.

Le livre blanc comporte une évaluation du système éducatif actuel ainsi qu’une lecture critique des trois réformes précédentes engagées en 1958, 1991 et 2002.

Il comporte également une lecture comparative entre quelques expériences de pays développés et celle de la Tunisie pour aboutir à une vision alternative caractérisée par son enracinement dans l’identité arabo-musulmane et son ouverture sur les valeurs humaines universelles.

Le livre blanc comprend aussi une étude analytique du système éducatif actuel depuis la promulgation de la loi de 2002.

Il en ressort que le système éducatif tunisien connait plusieurs dysfonctionnements à tous les niveaux éducatifs.

Les résultats de l’étude ont aussi révélé que l’éducation à certaines valeurs sociales et éthiques comme la citoyenneté, la démocratie, les droits de l’homme, l’esprit critique et la tolérance a nettement régressé et ce, contre la prolifération du phénomène de la violence en milieu scolaire.

La coalition civile pour la réforme du système éducatif est composée d’environ 250 associations actives dans les domaines de l’éducation, des droits de l’homme et du développement.