“Il est temps d’aller de l’avant sur la voie de promotion des énergies renouvelables, surtout que la Tunisie est bien dotée de potentiels solaire et éolien intéressants” a indiqué, samedi, à l’agence TAP, le Directeur régional pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord du Parlement du Climat, Dhamir Mannai.
Il a ajouté, lors d’un workshop organisé, à Tunis, par le Secrétariat du partenariat tuniso-allemand de l’énergie pour les membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple(ARP), que la principale entrave à la promotion des énergies renouvelables en Tunisie demeure le cadre règlementaire “peu encourageant”, pour les investisseurs désireux de se lancer dans des projets ER.
Selon lui, les parlementaires tunisiens sont appelés, aujourd’hui, à assurer leurs rôles dans le contrôle et l’incitation du gouvernement à développer des programmes sérieux capables de réaliser l’objectif national fixé pour 2030, soit de porter la part des ER au mix énergétique à 30%.
De son coté, la coordinatrice du groupe “Parlement du Climat” à l’ARP, Leila Ouled Ali a évoqué “le manque de volonté politique” comme un autre obstacle à l’avancée rapide sur la voie de développement des énergies renouvelable en Tunisie. “Les députés doivent agir à cet effet pour promouvoir ce créneau porteur qui pourrait aider à créer une dynamique économique importante à travers la création d’entreprises et d’emplois verts”, a-t-elle dit.
Zakaria Hamad, Ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines est revenu, lui, sur la situation énergétique nationale, durant la période 2010-2014.
Celle-ci a été marquée par une baisse d’environ 6% par an des ressources d’énergies primaires, pour passer de 7,8 Mtep en 2010 à 5,5 Mtep en 2014, a-t-il dit.
Les besoins en énergies primaires ont enregistré, au cours de la même période, une croissance de plus de 2% par an, pour se situer, en 2014, à 9,2 Mtep contre 8,3 Mtep en 2010.
Le déficit énergétique devra s’accentuer, en 2015, d’après le ministre, pour se situer aux alentours de 3,9 Mtep alors qu’il avait atteint, en 2014, 3,8 Mtep.
En ce qui concerne la subvention de l’énergie dans le cadre du budget de l’Etat, le ministre a fait remarquer qu’elle a enregistré, un fléchissement en 2014 (2500 millions de dinars) suite à la levée de la subvention sur les cimenteries et aux ajustements de prix.
“Cette tendance à la baisse sera maintenue de suite à la baisse que connaît actuellement le prix du pétrole”, a indiqué le ministre de l’Industrie.
Evoquant la loi relative à la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables, adoptée par l’ARP le 15 avril 2015, le ministre estime qu’elle ne manquera pas de renforcer la transparence au niveau des contrats entre l’Etat et le secteur privé.
Cette loi, a-t-il rappelé organise, à travers ses dispositions, la réalisation des projets de production d’électricité à partir des énergies renouvelables pour l’auto-consommation, la satisfaction des besoins locaux en électricité ou pour l’exportation.