Le gouvernement n’a pas l’intention de restreindre la liberté d’expression et le droit des citoyens de manifester acquis après la Révolution ou de porter atteinte à ces droits sous prétexte de l’état d’urgence, a affirmé le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli.
Il a ajouté que le rôle du ministre de l’Intérieur est de défendre la politique de l’Etat et d’assurer l’application de la loi et non de défendre des personnes en particulier.
« La situation sécuritaire délicate qui prévaut dans le pays commande de chercher des compromis entre toutes les parties (partis, organisations et associations) pour préserver la sécurité nationale et garantir les libertés tel que prévu par la Constitution », a déclaré Gharsalli, jeudi, lors de son audition par la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sur les agressions commises à l’encontre des participants aux manifestations pacifiques.
On ne peut pas nier le fait que des abus « individuels » ont été commis lors de ces manifestations, a-t-il concédé, précisant que le ministère de l’Intérieur n’a eu de cesse de rappeler que les forces de l’ordre sont soumis au contrôle du parlement et de notifier clairement son refus à l’usage de la force contre les participants à des manifestations pacifiques.
Et d’affirmer que le ministère prendra toutes les mesures nécessaires contre quiconque ayant commis un dépassement.
Les forces de l’ordre essuient à leur tour des insultes et des agressions lors de la sécurisation de ces manifestations, précise Gharsalli, ajoutant que le ministère procède à des enregistrements de tous les incidents.
Par ailleurs, Gharsalli a mis en garde contre les pages facebook de groupes terroristes, notamment Katibet Okba Ibn Nefaâ, qui «a clairement appelé ses cellules dormantes à cibler ces marches et manifestations».
Il a, en outre, relevé que le pays fait l’objet de menaces sérieuses, plus particulièrement entre le 9 et le 14 septembre courant, dates symboliques des incidents de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis et ceux du 11 septembre 2001 aux USA.
Les forces sécuritaires et militaires font face à de nombreuses menaces à cause de la situation instable dans la région, outre les menaces internes provenant des cellules dormantes, a-t-il averti.
Le ministre de l’Intérieur a, dans ce contexte, fait remarquer que le ministère n’a pas dévoilé toute la vérité concernant plusieurs incidents et renseignements obtenus par le ministère pour éviter qu’un climat de psychose ne s’installe dans le pays.