Tunisie – Kasserine : Le ministre prend connaissance des problèmes de la culture des pommes

Le ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche Saâd Seddik a pris connaissance, samedi, des recommandations issues des conférences scientifiques, organisées dans le cadre de la 36ème édition du Festival des pommes de Sbiba ainsi que des difficultés et problèmes du secteur dans la région.

Le ministre s’est enquis, également, des préoccupations et des attentes des agriculteurs relatives, essentiellement, aux problèmes de l’endettement, à l’absence de l’infrastructure de base nécessaire à l’investissement (dégradation des circuits agricoles, à la non électrification des puits…), aux défaillances des associations d’intérêt commun, et au vieillissement des plantations de pommiers, couvrant une superficie de 1800 hectares (ha) dans toute la région.

Les agriculteurs ont mis l’accent, aussi, à cette occasion, sur les dégâts dus aux maladies bactériennes touchant les plantes et aux conditions climatiques, notamment la grêle qui a détruit 3000 ha de plantations.

Parmi les solutions proposées, la demande de la mobilisation des ressources hydriques, à travers l’intégration du gouvernorat de Siliana dans le projet d’adduction des eaux de nord, la préservation des eaux de ruissellement, l’aménagement des circuits agricoles, l’organisation du secteur des associations d’intérêt commun, le rajeunissement des pommeraies, le soutien de l’agriculteur pour qu’il puisse payer ses dettes…

Seddik a estimé, dans une conférence de presse, organisée à l’occasion, que la culture de pommes à Kasserine souffre de difficultés structurelles nécessitant une intervention urgente, tel que le problème du vieillissement des pommeraies.

Il a révélé, dans ce cadre, que son département a chargé le commissariat régional à l’agriculture et les parties prenantes de délimiter les superficies vieillies afin de trouver une solution dans le cadre du plan quinquennal du développement (2016-2020).

Le ministre a mis l’accent, en outre, sur le problème du manque d’eau et d’exploitation excessive de la nappe hydrique, estimant qu’il serait indispensable de rationaliser la consommation des ressources en eau et de programmer d’autres interventions, en l’occurrence le chargement des nappes superficielles, dans le cadre d’un projet qui sera lancé l’année prochaine.

Seddik a fait savoir, aussi, qu’une commission a été créée au sein de son ministère, afin de réviser les mesures prises auparavant au profit du secteur agricole, dont la dynamisation du fonds des catastrophes, bloqué depuis les années 80, jugeant que l’entrée en fonction de ce dernier se présente comme l’un des dossiers les plus urgents qui sera soumis prochainement à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour adoption.

En ce qui concerne le problème des terres domaniales, le ministre a assuré que ce dossier demeure parmi les priorités du ministère du tutelle, rappelant que 70% de ces terres, notamment dans les régions du centre et du sud, posent toujours un problème.

S’agissant du dossier de l’électrification des puits, il a indiqué qu’une étude a été réalisée pour l’installation des raccordements vers les régions d’exploitation d’eau, pour le coût de 51 millions de dinars.

Le dossier de ce projet, considéré « stratégique », a été déposé par le gouvernorat auprès du ministère de Développement. Le ministre a saisi l’occasion de sa visite à Kasserine, pour inaugurer la saison des pommes dans l’une des fermes agricoles de la délégation de Sbiba.

Il a visité, aussi, quelques vieilles plantations de pommiers et un nombre d’entrepôts de frigorification des légumes et fruits, et ce, avant de présider la clôture du festival de pomme placé sous le signe « Un festival des pommes sans pommes », au vu de l’importante diminution de la récolte cette année, qui n’a pas dépassé la moitié de celle de l’année dernière.

La culture de pommes est une importante activité dans le gouvernorat de Kasserine, occupant une superficie de 7225 ha, ce qui a permis à la région d’accaparer le 1er rang à l’échelle nationale.

La production annuelle de pommes du gouvernorat est estimée à 47 mille tonnes, soit près de 35% de la production nationale, ce qui correspond à une productivité variant entre 8 et 10 tonnes/ ha.