La Tunisie est encore en état d’urgence mais les Ahmed Seddik, juriste de son état, Mongi Rahoui, Hamma Hammami du Front populaire sensés respecter la loi et appeler à son respect ne font que de l’activisme primaire en incitant des jeunes emportés, passionnés et impulsifs à faire une marche le 12 septembre prochain.
Sachant qu’entre le 9 et le 15 septembre de lourdes menaces d’attentats terroristes perpétrés cette fois-ci par des femmes d’après des sources officielles pèsent sur la paix précaire et relative qui règne sur la Tunisie. Ces politiciens “patriotes” ignorent les mises en garde adressées à leurs ressortissants par des pays comme les USA, la Grande Bretagne et même l’Allemagne quant aux risques de se rendre en Tunisie.
Mettre le pays à feu et à sang ne dérange pas ceux qui ont perdu en popularité et en présence dans les médias qui prennent pour prétexte à leur contestation le projet de loi sur la Réconciliation nationale proposée par la Présidence.
Que l’on soit pour ou contre cette loi qui paraît d’ailleurs faite sur mesure pour les responsables et opérateurs post 14 janvier que pour ceux de l’avant 14 janvier. D’ailleurs on lui reproche, entre autres, de ne pas avoir fixé des délais légaux pour son application à savoir à partir de quand et jusqu’à quand elle est applicable et à qui s’étend son champ d’application? Est ce qu’il s’arrête aux contrevenants de l’ère Ben Ali, lesquels contrairement à ce que l’on pense, ont presque tous subi le joug de la justice et parmi eux nombreux ont été innocentés par la justice, inculpés ou ont vu leurs biens confisqués, ou est-ce qu’elle a été faite spécialement pour protéger les gouvernants et opérateurs qui ont commis des méfaits et se sont adonnés à de mauvaises pratiques après le 14 janvier raclant les fonds de tiroir de l’Etat et raflant les marchés publics?
La controverse suscitée par ce projet de loi a incité les activistes de gauche et avec eux les cpristes, le mouvement Wafa, les Dghij et les Recoba bras armés du mouvement islamiste à s’unir pour descendre dans les rues en plein état d’urgence!
Autant, il nous paraît naturel que les LPR, bandits de grands chemins agissent de la sorte, autant il est aberrant que des représentants du peuple menacent d’envahir la rue sachant que c’est illégal! Pire parmi ceux qui comptent protester contre ce projet de loi qui ne fait pas l’unanimité certains pourraient être concernés par son application car ils ne sont pas blancs comme neige !
La loi sur la réconciliation nationale servirait-elle de prétexte par le front populaire pour une Kasbah III et une mise à mal du Gouvernement Essid?
Ses protagonistes sauraient-ils et pourraient-ils assumer la responsabilité d’un acte terroriste perpétré dans la semaine du 8 au 15 commémoration du 11 septembre pour les terroristes?
Les députés FP n’ont-ils pas encore appris que dans les démocraties qu’ils ambitionnent, les représentants des peuples font des pressions au sein de leurs assemblées pour faire changer les lois et non dans les rues?
Les congressmen américains n’ont pas fait de manifestations dans les rues de Washington pour protester contre l’accord de leur pays avec l’Iran, ils ont menacé de s’y opposer au sein du siège du congrès! Mais reconnaissons que nous sommes loin de ce monde de démocratie responsable, patriote et nationaliste lequel nous berne en nous faisant croire que nous pouvons lui ressembler.
Chez nous les politiciens sont d’éternels étudiants qui adorent les joutes verbales, les combats politiques des rues et la mobilisation de jeunes désorientés et déboussolés!
A.B.A