« Pas de réconciliation concernant les fonds confisqués au niveau de la présidence de la République. Ces fonds seront investis dans l’amélioration de l’infrastructure dans les zones intérieures », a affirmé samedi le conseiller auprès du président de la République (direction juridique) Mohamed Taieb Ghozzi.
S’exprimant lors d’une rencontre à Tunis, à l’initiative du centre d’Etudes Islam et Démocratie, il a assuré que le projet de loi sur la réconciliation dans le domaine économique et financier ne changera en rien la carte politique. Mieux encore, il viendra consolider le système de la justice transitionnelle et ne manquera pas d’impulser l’investissement et de revigorer l’économie nationale, a-t-il soutenu.
Prenant la parole, le président de la commission d’arbitrage et de réconciliation relevant de l’Instance Vérité et Dignité Khaled Krichi, a déploré le fait que ce projet de loi soit élaboré sans aucune concertation avec les structures judiciaires, financières et autres instances concernées.
Il a cité des articles de la loi sur la justice transitionnelle stipulant la réconciliation dans les domaines économique et financier, qualifiant l’initiative du président de la République de « loi parallèle » de nature à compliquer davantage les procédures et à vider la justice transitionnelle de son sens.
La réconciliation nationale relève des prérogatives de l’Instance Vérité Dignité, conformément au texte de la Constitution, a-t-il encore relevé.
De son coté, le président de l’Observatoire tunisien pour l’indépendance de la magistrature Ahmed Rahmouni a considéré que ce projet « d’immunisation juridique de l’ancien régime » risque de compromettre le processus de la justice transitionnelle.