L’attentat terroriste survenu contre un hôtel à Sousse, le 26 juin 2015, a causé des pertes estimées à plus de 453 millions de dinars (MD) au secteur agricole, a déclaré mardi, Abdelmajid Zar, président de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche, (UTAP).
Lors d’une conférence de presse au siège de l’UTAP, le responsable a fait valoir que cette opération a engendré une baisse de 35% des prix des produits agricoles à la production et de 27% au niveau des marchés de gros.
Les taux d’approvisionnement ont chuté de 13,5% au cours des deux semaines succédant l’acte terroriste par rapport aux deux semaines qui la précèdent.
Zar a précisé que le prix du pastèque, par exemple, a baissé au cours de la période précitée de 250 millimes le kg à 120 millimes le kg ( 52%) alors que celui du melon a régressé de 700 à 200 millimes, soit une baisse de 71%.
Les prix des tomates destinées à la consommation ont dégringolé de 60% passant de 500 millimes le kg avant l’acte terroriste à 200 millimes, après.
Des pertes de 300 MD à cause de la sécheresse au cours de la saison agricole actuelle
Sur un autre plan, le président de l’UTAP a évoqué les pertes provoquées par la sécheresse au cours de la saison agricole 2014-2015, lesquelles ont dépassé la barre de 300 MD. Il a précisé que “le fonds de lutte contre les catastrophes naturelles n’a pas contribué pour alléger la charge des agriculteurs sinistrés”.
Le responsable a mis en garde, par ailleurs, contre les risques menaçant le secteur agricole dont notamment la réticence des jeunes à exercer les activités agricoles.
Le taux des employés ayant l’âge de plus de 35 ans ne dépasse pas les 6% alors que ceux ayant plus de 50 ans représentent 65% des employés actifs dans le secteur.
Le président de l’organisation agricole a évoqué, d’un autre côté, les décisions de l’Etat d’importer des produits agricoles malgré la disponibilité la production locale et l’autosuffisance en certains produits.
Il a, par ailleurs, estimé que le nombre de moutons de l’Aïd de l’année 2015, disponibles sur le marché dépasse la barre de 1, 060 million de têtes alors que le volume de consommation est estimé à 900 mille têtes de moutons seulement. Malgré celà, l’Etat a opté pour l’importation, ce qui, à son avis, amplifie les pertes de l’agriculteur et intensifie la crise du secteur agricole.
Zar estime que des lobbies monopolisant l’opération de l’importation et gèrent des réseaux de contrebande de produits agricoles.