Le mouvement annuel des diplomates et chefs de mission diplomatique présente des “déficiences” qui menacent la professionnalisation du secteur diplomatique, ce qui devrait influencer négativement sur la performance du secteur.
C’est ce qui ressort d’un constat fait par le syndicat du secteur diplomatique dans un communique publié lundi, dans lequel il estime que “le ministère de tutelle n’a pas respecté les conditions de nomination à l’étranger contenues dans le statut de base du secteur diplomatique signé par le ministre des Affaires étrangères”.
A cet effet, le syndicat note que le critère d’ancienneté de 3 ans au moins au sein de la direction générale a été bafoué ce qui a créé «une tension et des remous chez la plupart des diplomates notamment les jeunes parmi eux tels que les secrétaires des affaires étrangères.
» Parmi les exemples qui consacrent la mentalité de copinage et de favoritisme, le syndicat mentionne le cas d’un cadre administratif nommé consul général de la république tunisienne à Naples (Italie) bien que ne disposant d’aucun diplôme universitaire et qu’aucun dossier politique ni diplomatique ne lui a été confié durant toute sa carrière professionnelle.
Le syndicat a mis en garde contre «le danger» qu’encourt le secteur diplomatique par la désignation de présidents de sections diplomatiques et consulaires en dehors du secteur».
Ces pratiques devraient «amplifier la tension avec la colonie tunisienne à l’étranger et pousseraient les diplomates à l’escalade avec tous les moyens possibles afin de préserver l’indépendance du secteur et l’élévation du niveau de la diplomatie tunisienne en faisant face au retour aux pratiques de l’ancien régime», estime le syndicat.
Les politiciens et les hauts fonctionnaires administratifs du ministère des AE sont tenus pour responsables de la décadence de la diplomatie tunisienne par le syndicat qui fait état d’ «une diplomatie diluée face à la persistance du copinage, de l’arrivisme, du régionalisme et des loyautés partisanes au lieu des valeurs de la compétence et de la persévérance».
Le communiqué déplore «la lenteur intentionnée et l’obstination quant à la non publication du statut de base pour les gens opérant dans le secteur diplomatique, ce qui traduit la volonté de certaines parties à poursuivre la politique de flou et la consécration du pouvoir absolu qui n’obéit à aucun contrôle ni subjectivité».
«Ces pratiques émanent d’une mentalité unilatérale qui refuse le dialogue constructif et encourage la paresse et le carriérisme», critique le syndicat. A rappeler qu’aucune information officielle n’avait été annoncée par le ministère des AE concernant le mouvement annuel des diplomates et chef de missions diplomatiques et consulaires.