Moncef Marzouki, président d’honneur du parti du Congrès pour la République (CPR), a critiqué la Loi antiterroriste, nouvellement adoptée par le parlement, estimant qu’elle représente un danger réel pour les libertés et les droits de l’Homme.
Pour lui, la nouvelle loi est une « mauvaise loi » puisqu’elle introduit la peine capitale pour des crimes terroristes. L’ex-président de la République qui s’exprimait, samedi soir, à Djerba, au cours d’une rencontre organisée en célébration de la fête de la République et du 14e anniversaire du CPR, a déclaré que la guerre contre le terrorisme est « une bataille pour l’existence » qui doit cibler les causes économiques et sociales.
Elle exige, aussi, la diffusion d’un discours religieux modéré dans les mosquées et lieux de culte, le tarissement des sources de financement du terrorisme et le renforcement des capacités des forces armées et sécuritaires.
De son côté, Adnène Mansar, dirigeant au CPR, s’est dit étonné par l’adoption, à la veille de la fête de la République, d’une loi antiterroriste qui y porte, dans plusieurs de ses articles, une atteinte claire aux principes républicains et aux dispositions de la Constitution.
Pour sa part, Imed Daimi, Secrétaire général du CPR, a évalué le parcours du parti tout au long de ces quatorze dernières années, le qualifiant d’ « important », ajoutant, toutefois, que les dernières élections législatives ont constitué « une déception » pour le parti.
La Tunisie a, aujourd’hui, besoin d’un nouvel équilibre politique, étant donné que l’actuelle coalition au pouvoir ne traduit pas réellement le pluralisme en Tunisie, a-t-il dit, appelant, dans ce sens, les forces nationales à conjuguer leurs efforts en vue de trouver l’équilibre escompté. Il a ajouté que le paysage politique connaîtra des changements au cours de la prochaine période, sans donner des précisions sur la nature de ces changements.
Le SG du CPR a, par ailleurs, dénoncé la campagne menée par certaines parties politiques contre les députés qui se sont abstenus de voter la loi antiterroriste, relevant que ces parties n’ont pas saisi le sens de la démocratie.
Les députés avaient adopté, dans la nuit de vendredi à samedi, à une large majorité de 174 voix, la nouvelle loi antiterroriste qui vient remplacer la loi n°2003-75 du 10 décembre 2003, relative au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent.
Selon “Al-Bawsala”, 4 élus du CPR, 3 du Courant démocrate, 2 du Mouvement du peuple et 1 député de la “Voix des agriculteurs” se sont abstenus de voter la loi antiterroriste.