Quelque 5800 mercenaires tunisiens, hommes et femmes, ont rejoint les zones de conflits telles la Syrie et l’Irak, entre 2011 et 2014, note un rapport publié vendredi sur le site du Haut commissariat aux droits de l’Homme relevant de l’ONU.
Le nombre des mercenaires tunisiens dans les zones de conflits serait de 4 mille en Syrie, entre 1000 et 1500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au Yémen, selon le rapport d’un groupe d’experts onusiens, qui avait recueilli, début juillet, ses informations auprès d’associations, de proches de mercenaires et a visité la prison de Mornaguia.
La plupart de ces jeunes Tunisiens “auraient rejoint des groupes Takfiri et autres groupes extrémistes”, estime la même source, qui précise que parmi eux 625 mercenaires sont rentrés en Tunisie et font actuellement l’objet de poursuites judiciaires.
Selon le rapport, ces jeunes tunisiens, âgés entre 18 et 35 ans, sont issus des différentes classes sociales. Des familles entières se rendent dans les zones de conflits pour y être enrôlées, précise la même source.
Les méthodes et les processus de recrutement sont “rapides et de plus en plus sophistiqués”, estime les experts, qui citent la présence de centres de recrutement et de soutien en coordination “avec des groupes terroristes étrangers actifs en Tunisie”, lit-on dans le rapport préliminaire.
Côté financement, le groupe d’experts évoque de “grandes entrées d’argent en provenance de certains pays” pour financer des ONG dites caritatives, certains partis politiques, des frais du voyage, des médias sociaux et des familles des combattants étrangers ainsi que certaines mosquées.
“Les réseaux sophistiqués du voyage sont complexes et oeuvrent pour faire passer les recrues à travers les frontières poreuses, et parfois par des zones où la traite des personnes et la contrebande ne peuvent être contrôlées efficacement”, note le rapport qui relève que les mercenaires reçoivent une formation en Libye avant de se rendre en Syrie.