Habib Guiza, secrétaire général de la confédération générale tunisienne du travail (CGTT) a appelé, jeudi, le gouvernement à mettre en oeuvre le pluralisme syndical, notamment, après la décision du tribunal administratif du 26 juin dernier.
Lors d’un point de presse tenu à Tunis, Guiza a qualifié d'”historique”, la décision du tribunal administratif de reconnaître le pluralisme syndical, étant donné qu’elle mettra fin, selon lui, au monopole syndical et ouvrira la porte à la diversité.
Dans ce contexte, il a appelé toutes les organisations syndicales et à leur tête l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à l’unification des actions et à la coopération au service de l’intérêt de la Tunisie en général et du mouvement syndical en particulier.
Guiza a affirmé que la CGTT dispose de projets clairs concernant plusieurs questions comme le code du travail, le marché de l’emploi, le modèle de développement …
Il a à cette occasion appelé à l’annulation du contrat social signé entre l’UGTT, l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (UTICA) et le gouvernement. La CGTT, a-t-il dit, n’a pas été associée à la signature de ce contrat et exclue, de ce fait, des négociations sociales.
“Il est temps de réfléchir à un nouveau contrat social citoyen qui n’exclut aucune partie”, a-t-il dit. Le responsable syndical a, aussi, appelé à la nomination d’un nouveau ministre des affaires sociales qui soit “compétent et neutre”.
Il a, par ailleurs, souligné l’urgence d’élaborer un plan d’action clair pour lutter contre le terrorisme qui “est devenu une réalité en Tunisie”, précisant que la CGTT plaide en faveur de la création d’un fonds pour le soutien de la lutte contre ce phénomène.
Intervenant à cette occasion, Me Béchir Essid, avocat de la CGTT a expliqué que le jugement rendu le 26 juin dernier par le tribunal administratif annule la décision “implicite” du gouvernement de priver la CGTT du droit de négociation, de la retenue sur les salaires, de la mise en disponibilité des syndicalistes et autres.
Il a précisé que le pluralisme syndical est inscrit dans la constitution tunisienne, dans le code du travail et dans les conventions internationales. Ce jugement est un pas en avant dans le processus de transition démocratique en Tunisie, a-t-il indiqué.
La conférence de presse a été marquée par la présence de plusieurs représentants de partis politiques et organisations de la société civile.