La proclamation de l’état d’urgence en Tunisie vient en réponse à la décision du conseil du syndicat des imams d’observer un sit-in de protestation le 8 juillet courant à La Kasbah, a indiqué le Secrétaire général de l’Organisation tunisienne du Travail, Mohamed Lassaad Abid.
Cette manifestation dont l’organisation intervient à la suite de la décision du gouvernement de fermer 80 mosquées en situation irrégulière et de révoquer un certain nombre d’imams sans motif légitime sera reportée, a-t-il ajouté, dans une conférence de presse tenue à l’initiative du conseil national du syndicat des imams.
L’imam de la mosquée Lakhmi à Sfax, Ridha Jaouadi, présent à cette conférence de presse, a estimé, de son côté, que « la situation religieuse en Tunisie est catastrophique ». Selon lui, la religion y est persécutée de façon méthodique et continue. C’est tout à notre honneur, a-t-il ajouté, si par mosquées hors contrôle le gouvernement entend les mosquées qui ne sont pas sous la coupe du gouvernement.
Ceux qui souhaitent la fermeture des jardins d’enfants coraniques et des Koutabs (écoles coraniques) menacent, directement, la liberté religieuse et portent atteinte à l’identité, a-t-il relevé.
« Cela est de nature à semer la haine, à discréditer la loi et à nourrir le terrorisme », a- t-il dit. Commentant la décision de fermeture des mosquées hors contrôle, l’imam de la mosquée Al-Fath et ancien ministre des Affaires religieuses de la Troika, Noureddine Khademi, a indiqué que cette décision est « une instrumentalisation du terrorisme pour restreindre les libertés et le processus révolutionnaire tunisien ».
Pour Béchir Ben Hassan, révoqué de l’imamat de la mosquée de Msaken, la décision de sa révocation s’explique par le fait qu’il avait, à un certain moment, soutenu l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, accusé, via une séquence vidéo diffusée sur Internet, d’avoir incité au terrorisme.
Dans un communiqué, le Conseil syndical national des imams et cadres religieux, relevant de l’Organisation tunisienne du Travail, souligne la nécessité de ne pas instrumentaliser le combat contre le terrorisme pour restreindre les libertés, dont la liberté de religion, ou attaquer les mosquées et les cadres religieux.