Depuis le début de 2015, l’économie tunisienne est témoin d’opérations terroristes récurrentes visant le secteur touristique, considéré comme un secteur sensible et ayant des implications directes et indirectes sur les différents secteurs de l’économie tunisienne.
En effet, les dernières études sectorielles [1] stipulent que le secteur du tourisme constitue 7,4% du PIB de 2014 et emploie 473.000 individus, soit 13,9% de l’emploi national, dont 239.000 emplois directs, entre hôtels, agences de voyage, sociétés de transport aérien et sociétés de transports touristiques.
Par ailleurs, le secteur touristique constitue la deuxième source nationale d’entrées de devises.
Malgré son poids stratégique, ce secteur souffre, depuis des années, d’un certain nombre de problèmes d’infrastructure, que les différents acteurs et intervenants n’ont pas réussi à résoudre ni à passer outre.
L’évolution de ces contraintes s’explique, aussi bien, par la vision traditionaliste et non critique des différents responsables, que, par l’absence de professionnalisme et de sérieux de la part des hôteliers.
En outre, Le secteur est témoin, depuis un certain nombre d’années (bien avant 2011), de la non diversité des produits touristiques, de la régression, en qualité, des services proposés par les unités touristiques, ainsi que de la dominance des intervenants étrangers (entre chaines touristiques internationales, agences de voyage et de promotion, Tours opérateurs, agences de transport étrangères, etc.).
L’absence de solidarité et de coopération, la concurrence accrue ainsi que la politique de low-cost, pour attirer les touristes étrangers, au dépend de la qualité des services proposés, entre les différents acteurs locaux contribuent fortement à la faillite de ce secteur.
Ce secteur subit, également, l’absence d’un climat d’encouragement, de promotion et de développement de nouvelles perspectives remarquables, à travers, l’entretien et la valorisation (quasi-absents) des monuments archéologiques, l’absence d’espaces d’activités culturelles dans les villes, la qualité, non satisfaisante, des services de transport et des ères de repos, l’absence d’entretien et de propreté des espaces publiques, la cherté des produits artisanaux, etc.
L’ensemble des facteurs énumérés ci-dessus, ont fortement contribué au recul du secteur touristique tunisien dans la demande internationale.
De plus, la non-valorisation du potentiel et des alternatives de ce secteur ont eu pour conséquences une accumulation de difficultés avec les organismes bancaires et financiers pour incapacité de payement et insolvabilité (premier secteur en termes de surendettement), avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, pour retard de payement des charges patronales et cotisations sociales, avec les organismes publiques, tels que la S.T.E.G., la S.ON.E.D.E., ainsi qu’avec de nombreux autres fournisseurs de produits et services.
La non exploitation des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire ou l’eau pluviale, l’absence de politique pour cibler et attirer le touriste local et la non-conformité des mesures et dispositifs de sécurité et de surveillance, sont autant d’exemples témoins d’une mauvaise gestion des coûts, des ressources ainsi que des opportunités stratégiques que connait ce secteur.