Le syndicat de base de l’établissement de la Radio tunisienne a condamné l’appel du Conseil supérieur islamique (CSI) à la suspension du programme « Iyal Allah » (Les enfants de dieux) présenté par le journaliste Mohamed Salah Labidi avec la participation du penseur tunisien Youssef Seddik.
Dans un communiqué, le syndicat appelle au respect de l’article 42 de la Constitution qui garantie la liberté de création. « L’Etat encourage la création culturelle et soutient la culture nationale dans son enracinement et sa diversité et son renouveau en ce qui consacre les valeurs de la tolérance et le rejet de la violence, l’ouverture sur les différentes cultures et le dialogue entre les civilisations ».
Le syndicat regrette l’ingérence dans le contenu du programme et la tentative de couper la voie à l’Ijtihad en islam. La lettre envoyée par le CSI à la direction de la Radio nationale dans laquelle il demande d’interrompre ce programme comporte une incitation à la violence contre le présentateur et son invité, note-on de même source.
Et d’ajouter que la haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA), en tant qu’instance constitutionnelle de régulation est la seule habilitée à adresser ce genre de requête. Au courant de la semaine, le CSI a appelé la Radio nationale, dans un message écrit, à suspendre le programme « Iyal Allah », accusant le penseur Youssef Seddik d’hérétique et le comparant à Salman Rushdie, auteur des « versets sataniques ».
Dans un communiqué publié vendredi, La HAICA affirme son soutient à la Radio tunisienne et l’appelle à rester attachée à son indépendance dans l’élaboration de ses programmes et le choix de ses collaborateurs. La HAICA note que l’établissement médiatique bénéficie d’une indépendance totale et ne doit rendre des comptes qu’à la base des règles professionnelles et éthiques conventionnelles.
Elle ajoute qu’il est inadmissible pour quelque que partie que ce soit d’adresser aux établissements de presse des instructions ou même des conseils.
La HAICA fait part de sa solidarité avec les penseurs et les intellectuels tunisiens, rejetant le ton de la correspondance du CSI qui comporte une incitation franche contre Youssef Seddik et risque de mettre sa vie en péril.