Il faut être débile pour croire certains syndicats justifiant l’absence incongrue de 15 pilotes Tunisair en même temps samedi 20 juin par des raisons de santé! Ces pilotes étaient tous de service ! Pourquoi ne pas oser dire que c’est une grève sauvage, assumer et nous épargner un antipatriotisme et une lâcheté qui s’apprêtent plus à des virus qui gangrènent tous les corps de métiers en Tunisie, qu’à autre chose !
Alors comme ça ! Tout d’un coup, tous ne sont pas aptes à assurer leurs missions parce que tombés malades le même jour ! Etrange coïncidence, on se croirait plutôt dans l’une des séries américaines réputées « X files ». Une série de science fiction qui parle de phénomènes étranges. Quoi de plus étrange d’ailleurs que cet instinct ou désir destructeur de la compagnie battant pavillon national. Jean-Michel Guenassia, écrivain français, avait affirmé : « Chaque homme, dans sa vie, commet une certaine quantité d’erreurs. Il cherche et trouve des bonnes ou des mauvaises raisons, souvent des excuses ou des prétextes. La pire de toutes les raisons est la découverte de sa propre stupidité ». Quoi de plus stupide que de prendre des pioches pour creuser la tombe de sa propre compagnie ?
Cette quasi-impuissance générale à trouver des solutions aux difficultés immenses dont elle souffre, justifierait-elle des pratiques aussi honteuses?
Quelle tristesse que le drapeau tunisien ait perdu autant sa valeur face à des revendications bassement matérialistes ! Comme si les pilotes allaient mourir de faim ! Et quoi de plus ridicule que de trouver des porte parole syndicaux pour justifier des actes aussi insensés et irresponsables !
A Tunisair samedi dernier 24 vols ont été annulés, des voyageurs ont été laissés en plan dans les salles d’embarquement dans un désœuvrement absolu et n’ont rien compris à ce qui leur arrivait. Ceux qui avaient les moyens ont pris des correspondances et sont rentrés chez eux décidés à ne plus prendre un vol Tunisair. Les autres, les démunis, ceux qui n’ont rien, qui voulaient rentrer chez eux, qui n’ont pas le sous, les pilotes « malades de leur bêtise » y ont-ils pensé ? Leur éthique a-t-elle été un tant soit peu effleurée, ont-ils eu un problème de conscience ?
Dans leur aveuglément, ils ont pensé tout juste à faire plier leur compagnie, ils n’ont pas pensé aux autres. Aux victimes des dommages collatéraux. C’est malheureusement aussi valable dans d’autres domaines, tous secteurs confondus face à une faiblesse avérée de l’Etat ! A Tunisair, une compagnie qui se targue d’un nombre de pilotes et de commandants de bord équivalent ou supérieur à 290, les avions ont été pilotés par deux commandants de bord pour essayer de sauver les meubles.
La direction générale de la compagnie semble être, pour sa part, décidée à prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des pilotes défaillants. A commencer par des contre visites aux domiciles des souffrants du syndrome de l’antipatriotisme aigu. Mais il en faut plus, des sanctions encore plus dures pour que ceux qui oseront désormais des actes aussi dévastateurs réfléchissent à deux fois avant de perpétrer leurs méfaits. Car l’image de Tunisair a été achevée par cette opération d’intimidation de dernière minute. Et appelons les choses par leur nom, ce qui s’est passé samedi dernier ne peut porter qu’un seul nom : une sauvagerie sans limite dans l’exercice d’un droit malheureusement constitutionnalisé : celui de la grève !
A.B.A