Faouzia Chaâbane Jabeur, directrice générale de l’enfance au ministère de la femme, de la famille et de l’enfance a souligné, jeudi, que le département, en collaboration avec différents partenaires, se penche actuellement sur la préparation d’un plan d’action qui s’étendra sur cinq ans et qui vise à promouvoir la petite enfance en Tunisie.
Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de sa participation à un atelier de vérification et de validation des travaux de collecte des données relatives à l’approche développement de la petite enfance (SABER-systems approach for better education results), la responsable a indiqué que le ministère a entamé depuis le mois de décembre 2014, les préparatifs pour l’élaboration de ce nouveau plan d’action à travers l’exploitation de l’outil SABER qui sert à évaluer les politiques générales précédentes dans le domaine de la petite enfance.
“Le plan d’action sera élaboré à la lumière des recommandations du projet SABER, réalisé en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la banque mondiale et qui seront prêtes d’ici septembre prochain”, a-t-elle précisé. Elle a, en outre, fait remarquer que les recommandations serviront à engager les réformes nécessaires qui cibleront essentiellement les familles nécessiteuses afin de créer la discrimination positive au profit de leurs enfants.
Intervenant à cette occasion, Samira Meraï Feriaâ, ministre de la femme, de la famille et de l’enfance a souligné l’importance de développer le rendement des structures de la petite enfance afin de garantir une meilleure protection sociale pour tous les enfants.
“L’investissement dans la petite enfance est un investissement dans l’avenir de la Tunisie”, a-t-elle dit, mettant l’accent sur la nécessité de créer un réseau qui implique tous les intervenants et tous les départements ministériels afin de garantir la protection de l’enfance.
Dans ce contexte, elle a signalé que le nombre des délégués de la protection de l’enfance sera porté au double afin d’améliorer le rendement de cette structure chargée de l’enfance.
Pour sa part, Georges Gonzales, représentant adjoint de l’UNICEF en Tunisie a indiqué que la petite enfance est une période cruciale en terme de développement humain et par extrapolation en termes de développement national. Il a souligné l’urgence d’engager, en Tunisie, des réformes qui visent à promouvoir la petite enfance surtout que la couverture préscolaire pour les enfants âgés entre 3 et 5 ans se situe à 13%.
M. Gonzales a également cité les indicateurs de développement notamment dans le domaine de l’alphabétisation et du calcul, indiquant que 50% seulement des enfants qui sont passés par un service préscolaire ont un niveau de développement suffisant dans le domaine de l’alphabétisation et du calcul.
“Parmi les autres indicateurs inquiétants, celui relatif au pourcentage des enfants âgés de 3-5 ans vivant dans un ménage où il y a au moins trois livres à leur disposition et qui est de 18% en Tunisie”, a-t-il ajouté.
Il a, en outre, indiqué qu’actuellement en Tunisie, il y a beaucoup de programmes sociaux mais aucun d’eux ne cible spécifiquement les enfants de moins de 5 ans, étant donné que les programmes d’allocation scolaire par exemple ne commencent qu’à partir de 6 ans.