Fêtant ses cinq ans, le rendez-vous annuel du documentaire au sud tunisien “Douz Doc Days 2015” aura lieu du 12 au 17 octobre 2015. Selon Hichem Ben Ammar, fondateur de cette manifestation qui met à l’honneur le documentaire à Douz “une région qui a besoin plus que jamais de culture et d’art”. La cinquième édition, a-t-il ajouté, affiche une programmation variée qui se veut “digne de la célébration du cinquième anniversaire de ce festival qui grandit bien”.
Dévoilant un avant-goût de la programmation, Hichem Ben Ammar a relevé que Douz Doc Days demeure fidèle à sa vocation principale, inscrite dans le cadre d’une décentralisation culturelle effective, celle d’être un espace de dialogue qui favorise l’exercice de la liberté d’expression en encadrant une nouvelle génération de cinéastes-citoyens.
Une création plastique et musicale inédite inspirée d’une oeuvre orientaliste “Le fils du Cheikh”
L’une des originalités de cette cinquième édition, la programmation d’un film culte en ciné concert avec “Le fils du Cheikh” (Usa, 1926) de Georges Fitzmaurice, dans une version arabe. D’après une traduction de Hasna Touati, calligraphies de Ashar Abdelladhim et dans un arrangement musical composé et dirigé par Slim Baccouche, cette actualisation d’un film muet est une création plastique et musicale inédite qui a pour but de mettre en résonance une oeuvre orientaliste avec le contexte naturel et culturel dont elle s’inspire une lecture au second degré pour prendre conscience de soi à travers le regard de l’autre.
Outre les séances spéciales avec au menu cinq films de provenance multiple (Chilie-France, Espagne-Syrie, Belgique, Egypte et Tunisie), le programme a défini les grandes lignes de la compétition nationale.
Sera en lice pour le Dromad’Or (5000 dinars), une sélection de huit documentaires de long et moyen métrages produits entre 2014 et 2015. Huit documentaires de court métrages concourront pour le Dromad’Or (2000 dinars). Une Bourse d’aide au développement d’un montant de 2000 dinars et une Bourse d’aide à l’écriture (1000 dinars) seront attribuées aux meilleurs films des huit projets documentaires en cours d’élaboration ou d’écriture.
Quant les peintres voyageurs du XIXème siècle inventent le documentaire
“Les peintres voyageurs du XIXème siècle inventent le documentaire” est le thème de la conférence qui sera présentée par l’historienne de l’art Marie Gautheron. Universitaires, spécialistes et cinéastes prendront par également à une table ronde “Filmer le Sud, filmer au Sud”, afin de débattre de plusieurs questions: les images du Sud sont elles condamnées à rester tributaires des moyens du Nord et de sa caution intellectuelle?.
“Comment passer d’une idée à un projet, d’un projet à une écriture filmique, d’un film rêvé à un film possible”, est le thème d’une résidence de formation à l’écriture et à la production de films documentaires de création (3-17 octobre) qui regroupera six jeunes auteurs tunisiens ainsi que trois producteurs pour leur donner les moyens de maîtriser les clés du récit documentaire et de s’inscrire de la sorte dans un réseau à l’échelle de l’Afrique francophone. Les meilleurs projets sélectionnés participeront à une seconde étape de formation et leurs auteurs se rendront à Saint Louis au Sénégal dans le cadre du festival “Africa Doc”.
Douz accueille directeurs de festivals de cinéma et donne carte blanche aux étudiants de Dar Al-Kalima
Les représentants des différents festivals nationaux de cinéma seront les Hôtes de Douz lors d’une rencontre affichant l’ambition de favoriser à moyen terme une synergie, des échanges et surtout une complémentarité au niveau des lignes éditoriales des festivals dédiés au cinéma.
Par ailleurs, une carte blanche sera réservée aux étudiants du département des arts visuels de Dar Al-Kalima University College of Arts and Culture de Beetlehem regroupant le meilleur de la production documentaire estudiantine récente au Palestine.
Une place sera réservée aux expositions à travers entre autres “Douz aux yeux des femmes”, fruit d’un concours de photographies doté de prix pour récompenser les meilleures participations féminines provenant de toute la région de Douz dont la palmeraie vivra au rythme d’un éclairage artistique pour la deuxième année consécutive: une sorte d’hommage à ce lieu mythique afin de donner un charme particulier aux projections en plein air et aux rencontres sous la tente, et au Musée du Sahara.