«Prenez les armes et montrez votre valeur, soyez prêts au combat ; car il vaut mieux pour nous périr en combattant que d’affronter le spectacle de l’outrage fait à notre nation et à notre autel. » Il ajoute : «Je n’ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur » et pour terminer «Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur». Vous l’avez certainement deviné, il s’agit du grand Winston Churchill, nommé en 1940, Premier ministre britannique avant que la deuxième guerre mondiale n’atteigne son apogée.
Avons-nous un semblant de Winston Churchill en Tunisie et s’il y en a un, où est-il ?
Le pays court à la dérive, les traitres perpètrent leurs actes publiquement, incendient les symboles de la souveraineté, fomentent des troubles, épuisent nos forces sécuritaires dans une guerre d’usure et personne ne réagit. Sauf peut être le Chef du Gouvernement, par des déclarations là où il y a nécessité d’actions concrètes pour mater les insurgés lesquels justifient leurs méfaits par n’importe quel argument pour mettre le pays à feu et à sang.
Aucune communication de crise. Il n y en a que pour eux. Ils achètent des activistes sur les réseaux sociaux et même des brigands pour les inciter à faire la guerre à la Tunisie sous différents prétextes : la marginalisation des régions, l’absence de transparence dans le secteur des hydrocarbures, les échecs dans des concours nationaux, la corruption et la liste peut s’allonger ou rétrécir selon les besoins du moment et les plans des commanditaires. De grands intérêts sont en jeu et énormément d’argent est mis dans des campagnes orchestrées pour détruire la Tunisie, mais qui en a cure ?
Et lorsque la police essaye de disperser les manifestants manipulés ou payés, c’est selon, ce sont les journalistes qui prennent les coups ? Est-ce délibéré, calculé ? C’est à croire que les vers dans le fruit prônés tant par la confrérie islamiste à l’exemple du Soudan, l’école Tourabi, sont partout, dans tous nos ministères et plus grave encore dans les ministères de souveraineté. Un nettoyage au cascher s’impose au plus tôt dans toutes nos administrations mais encore faut-il que monsieur le Chef du gouvernement ainsi que ses ministres aient toute la liberté d’action face à des alliés qui ne portent d’alliés que le nom. Et peut être même qu’il y en a parmi eux qui sont plus ennemis qu’alliés…
«Winou Erra3is» (Où est le Président ?)
Pendant ce temps, le peuple panique, s’inquiète et se demande s’il a vraiment choisi la bonne équipe. Lui qui s’attendait à ce que dans la conjoncture délicate que traverse le pays, son Président, celui qu’il a choisi pour assumer la charge ou la responsabilité de l’investiture suprême, pour rétablir l’Etat, veiller à l’unité du territoire et guider le pays vers la rive du Salut, rompe son silence, lui parle et lui explique comme le faisait le défunt Bourguiba. Le peuple n’arrête pas de se poser ces questions: «Winou Erra3is ? Où est notre Président ? Pourquoi nous ne le voyons pas ? Qu’il nous dise ce qui se passe, qu’il nous exprime sa position et nous éclaire sur sa vision ! Le Président n’est-il pas censé être le père de la Nation ? Ne devrait-il pas interpeller les uns et les autres, les mettre aux devants de leurs responsabilités face à la désintégration de l’Etat et à la fragilisation des institutions publiques ? N’est-il pas censé semoncer les partis politiques, les ONG et les partenaires sociaux qui n’assurent pas leurs rôles de gardes fous et de défenseurs des intérêts de la Tunisie ?
C’est ce que généralement font les Présidents même dans des régimes parlementaires et des pays comme le Liban où le gouvernement issu du parlement décide de tout, en Italie ou encore en Turquie!
En Tunisie, pas de discours présidentiel qui vaille, notre Président est bien au chaud au Palais de Carthage ou assurant tant bien que mal le repositionnement diplomatique international de la Tunisie. Mais encore faut-il que le pays soit stable, paisible, fiable et sécurisé pour que l’on vienne vers lui. Sinon à quoi cela servirait-il de remettre à l’international un pays dont les gouvernants ne contrôlent pas ce qui se passe au national ? Nos partenaires étrangers doivent-ils nous faire confiance tout simplement parce qu’ils ont eu une poignée de main avec notre illustre Président ?
«Fajr Libya, notre ligne de défense contre Daech» annonce Ghannouchi
Rached El Ghannouchi, lui, fait de la com et de la bonne ! Il a commencé par damer le pion à tous les partis politiques et en premier au Président de la République. Il a fait plusieurs apparitions sur la presse nationale, se faisant passer comme à l’accoutumée pour le « leader » de la nation. Lui qui considérait les salafistes djihadistes comme «ses enfants », nous parle aujourd’hui de «Fajr Libya» comme étant la première ligne de défense de la Tunisie contre Daech. Il nous cite le nom de milices armées pour nous protéger, nous un Etat censé être souverain, contre d’autres terroristes. Quelle est la différence entre Daech et Fajr Libya, comme le dirait ce dicton bien de chez nous «Moussa El Haj», « El Haj Moussa » !
Rached Ghannouchi: Toute tentative de déstabiliser le pays est une atteinte à la révolution
Mieux encore, le grand manitou, dont l’intelligence politique ne fait aucun doute, premier leader de parti qui dénonce publiquement les manifestations et sit-in, considère, « que le peuple a le droit de savoir la vérité sur les richesses naturelles en Tunisie et ajoute que le travail est le seul moyen pour transformer la révolution en richesses ». Discours politique plus pervers que celui là, il n’en existe pas. M.Ghannouchi, en use à satiété pour d’une part semer le doute dans l’esprit de populations vulnérables quand à une réticence de l’Etat à révéler « Les grandes richesses du pays » et d’autre part les inciter à travailler plus pour créer des richesses ! Allez comprendre. Il pousse le vice jusqu’à mettre « en garde contre certaines parties qui veulent instrumentaliser ce droit (celui de manifester et de s’exprimer) pour porter atteinte à l’économie nationale et semer le chaos dans le pays.
Reconnaissons qu’en Tunisie, il n y a pas deux Ghannouchi et que par contre il y a beaucoup de Hamma Hammami qui portent de beaux costumes, circulent en 4X4, n’ont presque jamais travaillé réservant toute leur énergie à défendre aveuglément «goffet Mbarka» (Le couffin de Mbarka), pour lui répondre : « la révolution s’est déclenchée à cause de la détérioration de la situation socioéconomique du pays durant la dernière décennie ». Les manifestants n’ont donc qu’à continuer à casser le pays, après tout ils sont des victimes ! C’est ce qui explique d’ailleurs que rares sont les fois où dans des grèves, des sit-in ou des manifestations devant une entreprise publique ou privée à tort ou à raison, on ne retrouve pas un représentant de la mouvance de ce Robin des Bois made in Tunisia. Au fait le Robin des Bois britannique délestait les riches pour offrir aux pauvres, est-ce le cas pour le national ?
De la broderie anglaise…
Rached Ghannouchi, lui, fait dans de la broderie anglaise, il indique, en lieu et place du Président de la République que « l’Etat n’acceptera plus le désordre, le chaos et le non-respect de la loi, ainsi que la perturbation du travail des institutions du pays, ajoutant que certains mouvements protestataires dans le pays portent préjudice à la sécurité et à l’Etat, précisant que des groupes qui œuvrent à l’instauration de l’anarchie, coopèrent avec Daech et les terroristes » d’après Mosaïque Fm et nous distille son arsenic « Fajr Libya est la première ligne de défense de la Tunisie contre Daech ». Fajr Libya qui est en réalité et en grande partie Ansar Al Charia classée organisation terroriste en Tunisie qui s’est rebaptisée, après les premières élections en Libye, Fajr Libya. Devons-nous normaliser avec les milices libyennes armées ? Avec Abdelhakim Belhaj pour sauver les équilibres socio sécuritaires dans lesquels nous ont mis les traitres, opportunistes politiques et mercenaires locaux et très low cost ?
N’avons-nous pas un Etat pour décider, défendre et mettre fin à ces dépassements sans fin, devons nous payer cette sois-disant transition démocratique par « l’irakinisation » ou encore la « soudanisation » de la Tunisie ?
Sauf que la politique est une question de perception et Rached El Ghannouchi a la vision et la stratégie pour « ikhouaniser » (islamiser) la Tunisie en prenant tout son temps.
Le marionnettiste sait user des bons fils lorsqu’il s’agit de manipuler aussi bien l’extrême gauche qui a toujours servi ses desseins consciemment ou inconsciemment que le petit peuple naïf qui pense que la confrérie islamique peut changer, évoluer et s’adapter à l’ère du temps.
Mais pendant tout ce temps « Winou Erra3is » ?
Amel Belhadj Ali