L’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) organise, mardi 9 juin 2015, une réunion publique autour de : « Un monde de camps ».
La réunion se tiendra dans les locaux de la Ligue des droits de l’Homme (138 rue Marcadet, 75018 Paris. Elle sera consacrée à une rencontre autour de l’ouvrage «Un monde de camps» * avec la participation de Michel Agier, qui l’a coordonné, et d’Olivier Clochard, qui en est l’un des contributeurs. Michel Agier est anthropologue, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Olivier Clochard est géographe, chargé de recherche au CNRS et président du réseau Migreurop.
* Présentation de l’éditeur :
Les camps se multiplient et se banalisent partout sur la planète. Ils sont aujourd’hui des milliers, dessinant peu à peu un nouveau paysage mondial. Gouvernements nationaux et agences internationales adoptent de plus en plus systématiquement cette solution pour « regrouper » les réfugiés humanitaires, pour « parquer », faire « transiter », « retenir » ou mettre à l’écart les « déplacés » et les migrants, les « clandestins » et autres indésirables.
Douze millions de personnes vivent ainsi dans ces camps, des millions d’autres dans des campements de fortune, au creux des forêts, dans les interstices des villes, le long des frontières ; d’autres encore sont piégées dans des centres de rétention, des zones d’attente ou de transit. Si ces « hors-lieux » sont des espaces de parias, nombre d’entre eux s’inscrivent dans la durée et se transforment au fil du temps : la vie s’y renouvelle, s’y attache, et l’emporte le plus souvent sur la mort ou le dépérissement.
En vingt-cinq monographies qui forment une sorte de tour du monde des camps (du plus ancien, à Chatila au Liban, au plus grand, à Dadaab au Kenya, qui regroupe 450 000 habitants, en passant par le plus informel, à Canaan en Haïti, ou le plus précaire, à Calais), cet ouvrage fait découvrir la vie intime et quotidienne de leurs habitants. Loin d’être l’« exception » que l’on évoque généralement dans un cadre humanitaire ou sécuritaire pour en justifier l’existence, les camps font durablement partie des espaces et des sociétés qui composent le monde aujourd’hui.