Une pléiade d’artistes ont pris part à Act 04, exposition annuelle d’art contemporain intitulée «Chantier(s)» dont le vernissage a eu lieu, samedi soir, à Bchira Art Center à Sidi Thabet (Ariana).
Près de 25 artistes dont Othmane Taleb, Bchira Triki, Mona Jamel, Basma Helal, participent à «Act 04» qui se poursuivra jusqu’au 31 août 2015 avec des œuvres variées telles que les sculptures, installations audiovisuelles et photographies.
“Chantier(s) est un concept imposé par l’étape par laquelle passe la Tunisie”, a déclaré à l’agence TAP, Hamdi Anina, chargé des activités scientifiques et culturelles à Bchira Art Center.
“Suites aux évènements survenus dans le pays et la chute de l’ancien régime, il est temps de reconstruire l’Etat et ses différentes institutions politiques et culturelles ainsi que l’ensemble des idéologies et les visions stratégiques pour le futur”, a-t-il ajouté. Il a expliqué que cette rencontre vise à repenser le rôle de l’artiste dans le projet de reconstruction du pays.
L’évènement a été marqué par la présentation d’un spectacle de Rochdi Belgasmi intitulé “Et si vous désobéissez” qui s’était produit à Abidjan et Paris.
Des intellectuels ont auparavant discuté des sujets relatifs à l’art et à l’artiste suivi d’un débat sur les expériences de plusieurs artistes en tant qu’acteurs dans la société.
Une table ronde a été également organisée en présence de l’historien d’art français, Paul Ardenne, qui a parlé de la relation unissant l’art à la politique et la société qui l’entourent.
L’historien estime que l’artiste n’est pas uniquement celui qui réalise des oeuvres dans son atelier pour ensuite les exposer au public. L’artiste est plutôt celui qui s’intègre dans son environnement, explique Ardenne mettant en exergue la responsabilité de l’acteur dans le changement de son entourage.
Le penseur Youssef Seddik, soulève la situation de l’enseignement en Tunisie qui connaît “une rupture dans la transmission”, dit-il, expliquant ceci par “l’échec de la transmission du savoir ce qui a conduit à la régression du niveau scolaire et universitaire et même les plus distingués parmi les étudiants, choisissent l’émigration”.
Le réalisateur de cinéma, Hichem Ben Ammar, a parlé de la réalité critique du cinéma en Tunisie qui ne diffère pas beaucoup de la situation des autres formes d’art appelant à cet égard à libérer les arts de toute forme de domination qui entrave la création.