Une commission permanente qui prendra en charge les dossiers des candidatures des compétences tunisiennes auprès des organisations internationales et régionales, a été formée au niveau du ministère des affaires étrangères, a indiqué, mardi, Taieb Baccouche, ministre des Affaires Etrangères.
Il a ajouté que cette structure qui constituera une banque de données sur les compétences tunisiennes selon les spécialités, aura pour mission l’élaboration de stratégies pour assurer la réussite de la candidature tunisienne aux hauts postes au sein de ces organisations et ce deux ans avant la date des élections pour les postes ciblés.
Cette annonce a été faite à la suite de l’échec de la candidature de Jaloul Ayed à la présidence de la BAD le 28 Mai 2015 à Abidjan et l’élection du ministre de l’agriculture nigérian, Akinwumi Adesina, à ce poste. Dans une conférence de presse conjointe tenue avec Jaloul Ayed, le ministre a souligné que la Tunisie a perdu des postes dans plusieurs organisations dont certaines ont leur siège à Tunis, telles que l’ALECSO.
Il a fait remarquer que l’échec remonte à des années et a plusieurs raisons dont la régression de la position de la Tunisie au plan international, à cause des transgressions constatées avant la révolution dans le domaine des droits de l’homme.
Jaloul Ayed a imputé l’échec de sa candicature à la présidence de la BAD par le fait que la Libye et l’Algérie n’ont pas voté en sa faveur alors qu’il a focalisé sa stratégie électorale sur les pays de l’Afrique du Nord et surtout sur la Libye.
Il s’est déclaré étonné de la position libyenne surtout que les principaux responsables des institutions bancaires libyennes l’avaient encouragé à présenter sa candidature, il y a plus de deux ans.
Commentant le fait que l’Algérie n’a pas voté en sa faveur, Ayed a indiqué que les ministres tunisiens de la coopération internationale et des finances avaient rencontré le ministre algérien de l’économie, lequel leur a promis verbalement son soutien aux élections de la BAD, mais cette promesse ne s’est pas concrétisée. Il a expliqué le changement de la position de l’Algérie par le remplacement de son ministre de l’économie.
De son côté, Baccouche a fait valoir que la position de la Libye pourrait être une position personnelle, ne relèvant pas du gouvernement libyen. La preuve en est que ce gouvernement n’a pas tenu compte des déclarations du ministre libyen de l’information sur la Tunisie.
Il a considéré que l’échec de la candidature de Jaloul Ayed s’inscrit dans le chapitre du coût du non-Maghreb.
Pour ce qui concerne la position de l’Algérie, Baccouche a affirmé qu’il n’a pas de commentaires à faire sur ce sujet, mais « cela peut être dû au remplacement du ministre », soulignant que les relations entre la Tunisie et les deux pays maghrébins ne seront pas influencées par de pareilles positions.
“Nous considérons le maghreb comme étant notre famille”, a t-il conclu.