Des chercheurs ont développé un robot intelligent capable de surmonter tout seul ses “blessures”, selon une étude publiée mercredi dans Nature.
“En créant notre logiciel, nous avions en tête des robots qui devraient survivre en milieux hostiles, comme lors d’une catastrophe nucléaire du type Fukushima. Si on envoie des robots, il faut qu’ils puissent poursuivre leur mission même s’ils sont cassés et non pas s’arrêter au milieu de la centrale, désactivés”, explique à l’AFP Jean-Baptiste Mouret de l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, coauteur de l’étude.
Les animaux et les humains s’adaptent rapidement à des blessures. Des chiens rattrapent des frisbee avec trois pattes cassées. Et un homme avec une cheville foulée trouvera le moyen de marcher.
Les robots, devenus essentiels dans des environnements lointains ou hostiles comme l’espace, les océans profonds et les zones sinistrées, restent fragiles.
Des chercheurs, qui se sont inspirés des animaux, ont mis au point un logiciel capable d’analyser les différentes possibilités de fonctionnement malgré une détérioration. Et d’orienter les robots vers ces solutions de remplacement, les rendant ainsi plus robustes, plus autonomes et plus efficaces.
Les chercheurs ont démontré la validité de leur invention sur un robot à six pattes de 50 centimètres de large ayant subi cinq détériorations différentes (dont des pattes cassées ou manquantes) et sur un bras robotisé dont les articulations ont été brisées de 14 façons différentes.
“Si un robot est endommagé, le logiciel le guide pour mener des tests et trouver rapidement un comportement compensatoire qui lui permet de fonctionner malgré les dégradations subies”, explique M. Mouret.
“Chaque solution possible est expérimentée par le robot. Si elle ne fonctionne pas, il est assez intelligent pour l’exclure et en essayer une autre”, explique Antoine Cully, également de l’Université Pierre et Marie Curie et coauteur de l’étude. Le chercheur souligne qu’il “est étonnant de voir un robot infirme et boiteux fonctionner efficacement deux minutes plus tard”.
“Suite à un tremblement de terre, on voudrait pouvoir envoyer des robots mais les secouristes n’ont pas spécialement envie d’aller secourir les robots cassés. Ils doivent se concentrer sur les blessés”, précise M. Mouret.
Plus proche de nous: “cette découverte rend également rentable la création d’assistants robotiques personnels qui pourraient continuer à fonctionner même si une pièce est cassée”, précise Jeff Clune de l’Université du Wyoming, autre coauteur de l’étude.
[27/05/2015 17:11:23] Paris (AFP)