Patrimoine et Mécénat culturel : Etats des lieux et perspectives

Une conférence sous le thème “Patrimoine et mécénat culturel” a été organisée, mardi après-midi, par l’Association tunisienne pour la Sauvegarde des Musées et des sites Archéologiques “Tourath”, à l’Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts “Beit Al Hikma” à Carthage (banlieue de nord de Tunis).

Lors d’une intervention intitulée “Mécénat du patrimoine: une nouvelle forme de financement”, le président de l’association “Tourath” (Patrimoine), Rejeb Elloumi, estime que “le mécénat est une formule de soutien attribué à une oeuvre artistique ou à une personne physique proposant des activités d’intérêt public couvrant les secteurs en relation avec la culture”. Il existe, a-t-tl relevé, trois types de mécénat: la donation individuelle exceptionnelle, le mécénat au sein des fondations, d’associations ou de fonds de dotation et le mécénat des compétences.

Dans son intervention sur l’expérience française dans le mécénat culturel, Karim Maatoug, chargé de mission auprès du ministère français de la Culture et de la communication a relevé que le mécénat culturel dans son sens large demeure l’une des meilleures alternatives pour non seulement préserver le patrimoine, mais d’aider les porteurs d’idées, de projets, les entreprises, les particuliers et les compétences de trouver le cadre idoine pour investir davantage dans le patrimoine.

Présentant l’expérience française, il a fait savoir que la législation française encourage énormément le privé à s’investir dans le patrimoine, outre la contribution importante de l’Etat qui consacre un budget considérable au service du ministère de la Culture et de la communication dans ce sens.

A cet égard, il a fait observer que l’exemple français peut être une source d’inspiration pour la Tunisie surtout que la loi tunisienne de finances complémentaires au titre de l’année 2014 reconnaît le mécénat culturel. Dans ce contexte, il a mis l’accent sur le rôle du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine dans l’encouragement des promoteurs privés à s’investir dans la culture.

Parlant du cadre législatif tunisien en matière de mécénat culturel, l’avocat Azer Zine El Abidine a mentionné que la reconnaissance du mécénat dans la loi de finances complémentaire au titre de l’année 2014 constitue déjà une première étape importante et historique dès lors qu’elle pose les jalons d’un cadre législatif, juridique et fiscal cohérent pour encourager l’investissement dans ce domaine.

De son côté, le Directeur Général de la fondation du patrimoine et des villes historiques arabes, Zoubeir Mouhli, a insisté sur “le rôle des municipalités dans la préservation du patrimoine matériel” proposant, à cet effet, “la multiplication des actions de coordination entre les différents acteurs culturels afin de mettre en place une stratégie de long terme pour le mécénat au service du patrimoine”.

Les participants à cette conférence ont été unanimes à relever le rôle crucial de l’Etat dans l’encouragement du secteur privé en lui offrant le cadre adéquat pour s’investir dans la culture, appelant, à cet effet, les entreprises économiques privées, dont la majorité est focalisée sur le mécénat sportif, à porter aussi leur intérêt au mécénat pour servir le patrimoine.

Plusieurs représentants des ministères de la Culture et du Tourisme ainsi que de l’Institut national du Patrimoine (INP) et des corps professionnels (Utica, architectes, mécènes…) ont pris part à cette rencontre animée par des spécialistes tunisiens et français dans le secteur du patrimoine.