Un montant de 600 millions de dinars (MD), destiné au financement de projets de développement régional n’a pas été dépensé par les conseils régionaux (jusqu’à fin 2014), a déclaré, samedi, Adel Ghozzi, contrôleur général des dépenses publiques.
Ces financements n’ont pas été exploitées à cause des blocages à plusieurs niveaux. Les projets en question concernent, selon Ghozzi, les secteurs de l’éducation, la jeunesse, la justice et aussi les projets d’infrastructure de base.
Il a révélé, lors d’un séminaire, à Tunis, sur “les difficultés de réalisation de projets publics”, que les gouvernorats du centre, en particulier Sousse et Monastir, sont à un rythme plus élevé de réalisation des projets par rapport aux autres gouvernorats.
Au contraire, dans des régions de l’intérieur telles que Kasserine et Sidi Bouzid, le rythme de réalisation des projets de développement est encore “très lent”.
Sur les raisons des blocages, Ghozzi a évoqué des difficultés au niveau de l’exécution liées, entre autres, aux retards dans l’élaboration des études estimés à 4 mois et 2 ans.
Il s’agit, en outre, de problèmes fonciers, de manque de contrôle, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles mises en place et l’absence de coordination entre les départements ministériels et aussi des défaillances d’ordres juridique et organisationnel et un problème de mise à jour des lois. La majorité des textes de loi remontent aux années 70, a rappelé le responsable.
“Il faut créer une structure rattachée directement à la présidence du gouvernement qui se chargera du suivi des projets bloqués et d’œuvrer à faciliter leur réalisation, a recommandé Ghozzi.
Il a appelé, aussi, à mettre en place des bases de données régionales sur les projets pour suivre le rythme de réalisation de chaque projet et détecter les causes des blocages.
De son côté, Kamel Ayadi, représentant fondateur du Centre international contre la corruption (GIACC) pour la région MENA a rappelé que le temps donné, de l’inscription d’un projet au budget de l’Etat jusqu’au démarrage de sa réalisation est, en moyenne, 360 jours, soit presque une année.
Ayadi a affirmé que jusqu’à fin décembre 2014, seulement 6635 projets ont été réalisés moyennant une enveloppe de 4207MD sur un total de 16156 projets pour un coût global de 16946 MD.
4019 projets sont encore en cours de réalisation. Les projets restants sont en phase d’étude (2240 projets) ou en phase d’appels d’offres (2492 projets). Pour les projets qui n’ont pas encore démarré, leur nombre s’élève à 332 et celui des projets bloqués est 439 projets.