Notre souci est de connaître la vérité, quelle qu’elle soit, sur Sofiene Chourabi et Nadhir Ktari, a affirmé mardi le ministre des Affaires Etrangères Taieb Baccouche.
« Les informations dont nous disposons aujourd’hui confirment qu’ils sont toujours en vie », a-t-il ajouté. Il répondait à un député au cours d’une séance d’audition à l’Assemblée des représentants du peuple.
Les autorités tunisiennes ne peuvent pas compter sur les aveux faits récemment par des personnes arrêtées en Libye sans en avoir des preuves tangibles, a-t-il soutenu, indiquant que la Tunisie se réserve le droit de suivre cette affaire pour connaître la vérité.
Taieb Baccouche s’est engagé à poursuivre les contacts avec les parties libyennes et étrangères dans l’espoir de révéler toute la vérité sur la disparition des deux journalistes avant la fin du mois.
« Il n’est pas opportun de dire que la diplomatie tunisienne a échoué ou que l’Etat tunisien a été humilié ». Commentant les témoignages des accusés ayant avoué aux parties sécuritaires et judiciaires libyennes avoir tué les deux journalistes tunisiens, il a indiqué « nous ne cherchons pas la vérité auprès de témoins appartenant à l’organisation Daech ».
Il a, dans ce contexte, évoqué les difficultés rencontrées par le juge d’instruction tunisien au cours de son déplacement en Libye pour entendre les personnes appréhendées.
la Tunisie peut saisir la Cour pénale internationale au cas où la justice libyenne ne parvient pas à élucider l’affaire, a-t-il mis en garde. Baccouche a noté que le gouvernement installé à l’Est de la Libye n’a commencé à fournir des informations et des aveux sur l’assassinat des deux journalistes que lorsque la Tunisie a décidé d’internationaliser l’affaire.
Passant en revue les différentes étapes de l’enlèvement des deux journalistes le 4 septembre 2014, il a noté que la lenteur et le retard dans le suivi de l’affaire de la part des spécialistes dans les crimes terroristes, des parties judiciaires ou de l’Agence technique des télécommunications (ATT) ont beaucoup emmêlé l’affaire.
Le ministre a confié que plusieurs parties étrangères en Libye ont exprimé une réelle disposition à aider à la révélation de la vérité « à condition que les informations présentées soient sécurisées ». Le ministère dispose d’informations, fruit de ses contacts intensifs avec les parties libyennes. Certaines sont rassurantes d’autres sont effrayantes, a-t-il dit.
Il a parlé de difficultés à traiter avec deux gouvernements en Libye. « nous traitons avec l’autorité qui contrôle un territoire. La première est installée à l’Ouest alors que la deuxième est à l’Est. Et c’est cette dernière qui a une certaine responsabilité dans l’enlèvement des journalistes ».