Les participants à la conférence nationale sur l’entreprise, l’employabilité et les dispositifs de formation professionnelle et d’enseignement supérieur//, ont souligné la nécessité de renforcer le partenariat entre les entreprises économiques et les établissements d’enseignement et de formation afin de mieux garantir l’employabilité des diplômés et réduire le taux de chômage.
Organisée, jeudi à Tunis, à l’initiative du ministère de la formation professionnelle et de l’emploi, la conférence a pour objectif d’examiner les moyens de renforcer le partenariat entre les établissements d’enseignement et de formation et les entreprises économiques afin de multiplier les opportunités d’emploi des jeunes notamment les diplômés du supérieur.
« Il s’agit, également, de renforcer la culture de responsabilité et de promouvoir l’esprit d’initiative chez les jeunes en vue de créer une valeur ajoutée au sein de l’entreprise et améliorer le climat social », a déclaré à la TAP, Emna Arifa, directrice générale d’assistance et d’adaptation professionnelle au ministère de la formation professionnelle et de l’emploi.
Elle a ajouté que la conférence à laquelle participent des acteurs et représentants d’entreprises économiques et d’établissements de formation et d’enseignement ainsi que des représentants de la société civile et des experts, vise aussi à discuter des moyens de garantir l’employabilité des jeunes.
Dans ce contexte, elle a indiqué que l’employabilité définie comme étant un potentiel d’adaptabilité et de polyvalence affiché par l’individu, doit être encouragée par l’entreprise et soutenue par un dispositif intelligent d’éducation et de formation professionnelle.
Elle a, en outre, signalé que cette journée permettra de faciliter l’identification des pré-requis de la culture employabilité, des responsabilités vis-à-vis de l’ancrage de cette culture et des changements à opérer aux plans des approches, des méthodologies, des outils et des relations de partenariat entre les entreprises, les institutions privées et publiques et les acteurs qui orientent le dispositif d’apprentissage et d’emploi.
De son côté, Salah Ben Hamad, universitaire et expert international en ingénierie de la formation a souligné la nécessité d’associer les entreprises économiques à l’élaboration des programmes de formation et d’enseignement afin de mieux adapter l’offre à la demande dans le marché de l’emploi.
Il a, également, mis l’accent sur l’importance de garantir la formation des ressources humaines tout au long de leurs carrières professionnelles afin que leurs compétences soient toujours adaptées aux nouveaux besoins des entreprises. Intervenant à cette occasion, Mahmoud Jaballah, directeur dans un groupe d’entreprises a estimé que le développement de la productivité de l’entreprise dépend du renforcement de son employabilité.
Cependant, il a souligné que l’entreprise est aujourd’hui confrontée à une grande difficulté celle de trouver des candidats compétents et opérationnels dans l’immédiat. « L’entreprise investit énormément de temps et d’argent pour que la nouvelle recrue soit productive de suite » a-t-il dit, faisant observer que plusieurs multinationales investissent en Tunisie mais ne trouvent pas des ouvriers qualifiés.
Un autre chef d’entreprises a, quant à lui, évoqué la lourdeur des procédures administratives qui empêchent les investisseurs de s’installer dans certaines régions défavorisées pour créer des emplois. Abdeljelil Bedoui, économiste estime, pour sa part, qu’il s’agit de problèmes structurels qui n’ont, jusqu’à présent, pas fait l’objet de volonté politique pour réaliser les réformes nécessaires afin de traiter la problématique de l’emploi, de l’employabilité et de la formation.
« L’absence de politiques sectorielles a créé une discordance entre la dynamique du système productif (basé sur l’emploi d’une main d’œuvre qualifiée et à bas prix) et la dynamique du système éducatif (qui créé un nombre croissant de diplômés) engendrant un déséquilibre au niveau du marché de l’emploi et le maintien d’un taux de chômage élevé », a-t-il expliqué. Abdeljelil Bedoui a souligné la nécessité de créer une articulation dynamique stratégique entre l’évolution du système éducatif et l’évolution du système productif.
« Il s’agit de repenser le système éducatif en programmant l’articulation dynamique avec le système productif », -a-t-il dit. Et d’ajouter, « il convient, également, de savoir transiter vers une compétitivité hors prix en donnant de l’importance à la recherche, au développement et à l’innovation pour diversifier et améliorer la productivité.