Après “Carthago” aux Pays Bas, le hollandais Jean Emile Humbert, invité de la Tunisie

Après l’exposition archéologique “Carthago” organisée depuis fin 2014 et qui se poursuit jus’au 10 mai 2015, au Musée des antiquités de Leyden aux Pays Bas, la Tunisie accueillera l’automne prochain, une exposition sur l’ingénieur militaire et archéologue Hollandais du 17ème siècle Jean Emile Humbert (1771-1839).

L’événement est organisé par l’ambassade des Pays Bas en Tunisie, l’Institut National du Patrimoine (INP Tunis) et le Musée de Leyden.

En guise de préparatifs à cet événement culturel, l’ambassade hollandaise a accordé sa confiance au journaliste et écrivain tunisien Hatem Bourial pour l’élaboration d’un ouvrage-documentaire sur le parcours et le séjour en Tunisie d’Humbert, en vertu d’une convention signée hier jeudi au siège de l’ambassade des Pays Bas en Tunisie.

La réalisation de cet ouvrage s’inscrit dans le prolongement des différents projets réalisés par Hatem Bourial avec l’appui de l’ambassade dont le livre “La tulipe et le jasmin” qui se présente comme une toile de fond des relations diplomatiques et culturelles entre la Tunisie et les Pays Bas depuis le 17ème siècle.

Ayant effectué des fouilles en Tunisie, l’ingénieur militaire et archéologue Jean Emile Humbert a fait d’énormes découvertes archéologiques sous le règne de Hamouda Bacha. Refusant de travailler dans son pays sous le règne de la république, il est venu en Tunisie en tant que coopérant à la demande du Bey, a déclaré Hatem Bourial à l’agence TAP.

En effet, a-t-il ajouté, il a été invité pour réaménager le port de la Goulette avant d’entamer les travaux de consolidation des remparts de la médina de Tunis depuis Bab El Khadhra en passant par Bab Assal jusqu’à Bab Saadoun. C’est de là, que s’est développé son intérêt pour l’archéologie, a expliqué Bourial.

Préparant son ouvrage “Itinéraire de Paris à Jérusalem” (1881), l’écrivain français Chateaubriand a fait appel à l’expérience d’Humbert en tant que chercheur en patrimoine et grand connaisseur des régions tunisiennes. D’ailleurs, depuis cette date, Humbert est devenu le correspondant du Musée de Leyden et s’est vu attribué le nom de “Découvreur moderne de Carthage”.

En 1871, Jean Emile Humbert a fait une découverte de taille à Carthage après avoir trouvé dans l’une des terres d’un agriculteur une stèle commémorative punique et deux fragments comportant une inscription punique. Cette découverte a été publiée en 1821 lors de son retour à son pays. Préparant son retour après l’effondrement de la république Batavique et l’établissement du royaume de la Hollande, il a perdu sa fille et son gendre frappés par la peste. Après un incendie déclenché dans sa maison en Tunisie, et une vie financière devenue difficile, il a été obligé de vendre sa collection privée d’objets archéologiques.

L’ouvrage qui sera rédigé par Hatem Bourial qui s’est rendu à deux reprises au Musée de Leyden et rencontré le conservateur du Musée Ruurd Halbertsma grand spécialiste de l’histoire d’Humbert, donnera un aperçu plus détaillé et plus exhaustif sur le parcours de ce personnage qui a laissé une emprunte importante dans l’histoire des deux pays notamment dans le domaine du patrimoine.