Tunisie : Le gouvernement et l’IVD appelés à prendre des mesures pour impulser le processus de transition démocratique

Le Réseau tunisien pour la justice transitionnelle (RTJT) a exhorté l’Instance Vérité et Dignité à accélérer l’installation de ses bureaux régionaux et à mettre en place une stratégie de communication globale et efficace avec les victimes des exactions du passé et l’opinion publique.

Le Réseau a, également, appelé l’IVD à garantir la sécurité et la protection de la base des données relatives aux dossiers qui lui sont soumis, en consécration des principes de transparence et de bonne gouvernance. Lors d’une conférence de presse, jeudi, à Tunis, le RTJT a, invité le gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires afin que l’IVD puisse s’acquitter rapidement de sa mission.

Il s’agit de répondre à ses revendications en termes de mobilisation d’un budget complémentaire au titre de l’année 2015, de mise en œuvre des dispositions requises pour la création de chambres judiciaires spécialisées, conformément aux dispositions du décret du 8 août 2014 et du choix des magistrats devant recevoir une formation dans ce sens.

Le Réseau a, en outre, appelé le gouvernement à réactiver le Fonds de la dignité (Al-Karama) au profit des victimes de la répression par la promulgation du décret l’organisant, conformément à l’article 41 de la loi sur la justice transitionnelle.

« Voilà presque un an que l’IVD a été créée et les victimes ainsi que l’opinion publique attendent encore l’ouverture d’une enquête et la reddition de comptes sur les exactions du passé», a regretté le président du RTJT, Mohamed Kamel Gharbi. Selon lui, « la réconciliation nationale n’est possible qu’après une reddition de comptes », ajoutant que « la réussite de la transition démocratique est tributaire de la réussite du processus de justice transitionnelle ».

Il a, par ailleurs, fait état de « lenteur dans le traitement du dossier de la justice transitionnelle en Tunisie », appelant les associations, les acteurs de la société civile et l’ensemble des défenseurs des droits humains à intensifier les efforts pour impulser le processus de justice transitionnelle.