Tunisie : Paralysie du secteur du phosphate à Gafsa et des pertes de près de 200 mille dinars par jour pour la SNCFT

Le directeur régional de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) pour le sud-ouest, Ouardi Mansri, a déclaré à la correspondante de l’agence TAP que la société subit des pertes quotidiennes de pas moins de 200 mille dinars, à la suite de la suspension du transport des phosphates et des engrais chimiques, à partir de Gafsa, vers les usines de transformation et les ports.

Il a expliqué que, depuis le 18 avril 2015, il n’y a eu aucun chargement de train avec du phosphate commercial, à partir des unités de production de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) vers les unités de transformation situées à Ghannouche, Sfax, Skhira et Medhilla, ajoutant qu’aucun train n’a été chargé de super tri-phosphate à partir de l’usine de Medhilla, en direction du port de Gabès, pour exportation.

Les sites de production de phosphate, dans le gouvernorat de Gafsa, à savoir Medhilla, Metlaoui, Oum Larayes et Redeyef vivent depuis plus d’un mois au rythme des mouvements de protestation des sans-emploi dont des centaines observent des sits in sur les sites d’extraction et de production du phosphate, les points d’approvisionnement des laveries de la CPG en eau industrielle, ainsi que dans les gares de la SNCFT et les circuits de transport par camions. Ces sits in ont, totalement, paralysé l’Industrie du phosphate, avec l’arrêt des opérations d’extraction, depuis trois semaines, et celle de la production du phosphate commercial sec ou mouillé.

Ils ont, en outre, bloqué la production des engrais chimiques destinés à l’exportation à Medhilla et provoqué l’arrêt de l’usine de super tri- phosphate, depuis le week-end dernier, après l’épuisement des réserves de phosphate sec et mouillé. La paralysie a, en outre, touché le secteur du transport ferroviaire du phosphate et des engrais chimiques qui représente près de 90 pc des activités de la SNCFT dans le sud-ouest.

Depuis le début de l’année, la CPG n’a pu atteindre qu’une production de 650 mille tonnes contre des objectifs de deux millions de tonnes, ce qui la place “dans une situation très difficile”, selon le directeur général- adjoint de la compagnie. Principal employeur dans la région, depuis des décennies, la CPG subit une dégradation de sa production qui n’a atteint que 11 millions de tonnes, au cours des quatre dernières années, contre une production de 8,2 millions de tonnes pour la seule année 2010, perdant sa cinquième place qu’elle occupait jusqu’à 2010, au niveau international, pour être classée, actuellement, à la 9ème position, d’après les informations fournies par le président directeur général de la compagnie à la correspondante de l’agence TAP.

De son côté, le responsable de la communication de l’entreprise, Ali Houchati, a mis en garde contre “une catastrophe sociale” qui menace la région, si la situation perdure, tout en attirant l’attention sur les milliers de sources de revenus qui sont menacées par la crise dans la CPG.