Vêtements traditionnels, objets décoratifs, souvenirs de Tunisie, tapis, objets ouvragés en cuivre, bijoux en argent ou en corail, chaussures et sacs en cuir, le souk de l’artisanat à la médina de Tunis est plein de marchandises conçues par des artisans de toute la Tunisie.
Dès les premières heures de la journée, les vendeurs se dépêchent pour étaler leurs marchandises, en espérant remplir leurs caisses et pourtant, la journée passe et le gain est dérisoire selon bon nombre d’entre eux.
Lors d’une tournée effectuée au souk de l’artisanat, la journaliste de l’agence TAP a pu constater le nombre limité de touristes qui venaient découvrir la médina et la grande mosquée de la Zitouna et acheter quelques objets souvenirs de la Tunisie avant de partir.
“Depuis la révolution, le nombre des touristes qui visitent le souk de l’artisanat a largement baissé. Mais après l’attaque du Bardo la situation a empiré”, nous confie Mohamed Ali Cherni, l’un des vendeurs.
Notre interlocuteur qui travaille dans une grande boutique d’artisanat depuis plus de vingt ans, souligne que “ces dernières années ont été les plus difficiles. Même les touristes qui visitent le souk sont soit mariés à des Tunisiens, soit des journalistes étrangers qui viennent pour réaliser des reportages”.
“Les Tunisiens sont, quant à eux, des acheteurs occasionnels”, précise t-il.
Si Mohamed Ali Cherni a accepté de nous parler après une longue hésitation, beaucoup d’autres commerçants ont refusé catégoriquement de témoigner ou de nous dire leurs noms.
L’ambiance semble très tendue dans ces lieux. Les marchands sont soucieux de l’avenir de leurs métiers. “Nous sommes au bord de la faillite et d’ailleurs beaucoup de nos collègues ont fermé leurs boutiques”, indique l’un des vendeurs d’objets souvenirs qui a refusé de dévoiler son nom.
Sabri Cherni est un jeune commerçant qui vend des assiettes en cuivre. Pour lui, le nombre de touristes est non seulement de plus en plus limité, mais en plus, ils ne sont pas véritablement acheteurs comme avant.
D’autres commerçants interrogés estiment, quant à eux, “que certains médias sont responsables de cette situation qu’ils qualifient de chaotique”, considérant que “la médiatisation excessive de tous les actes terroristes survenus en Tunisie a accentué la crise”.
Wajdi Boughanmi, un jeune commerçant trentenaire parait pourtant optimiste, “il est vrai que les groupes de touristes ne sont plus nombreux mais il y a quand même de la clientèle étrangère sans compter nombre de Tunisiens qui commencent à affluer à l’approche de la saison des mariages et des fêtes”.
A noter qu’après l’attaque terroriste au musée du Bardo, le 18 mars dernier, ayant causé la mort de 21 touristes, les groupes italiens MSC Croisières et Costa Croisières ainsi que le groupe Croisières de France ont annoncé l’annulation de leurs escales au port de la Goulette en Tunisie. Le nombre de touristes qui venaient en Tunisie chaque mercredi et visitaient la médina de Tunis, le musée du Bardo et d’autres monuments historiques, se comptait par milliers…