La réforme éducative est une affaire nationale qui concerne toutes les familles tunisiennes et les composantes de la société civile, et dont la mise en œuvre est la responsabilité de tous, a indiqué, jeudi, le chef du gouvernement, Habib Essid.
Dans une allocution prononcée à son nom par le ministre de l’éducation, Néji Jalloul, lors de la séance du démarrage du dialogue national sur la réforme du système éducatif, Essid a précisé que “la réforme du système éducatif est devenue une nécessité, d’autant que ce système a connu depuis des années une dégradation à tous les niveaux, selon des études nationales et des évaluations internationales”.
“L’école souffre aujourd’hui de la détérioration de son infrastructure et de ses équipements, du recul du niveau intellectuel des élèves et du manque flagrant des activités scolaires, sportives, culturelles et artistiques”, a-t-il ajouté.
Elle est aussi caractérisée par des problèmes structurels se manifestant par la faiblesse de la coordination entre les différentes structures et les ministères concernés par le modèle national de développement des ressources humaines notamment en ce qui concerne le choix des filières et les sections d’orientation, a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a considéré que tous ces problèmes ont abouti à l’inadéquation entre les diplômes et les besoins du marché du travail, et ont entraîné l’augmentation du taux du chômage chez les diplômés du supérieur et le manque de la main d’œuvre spécialisée dans plusieurs domaines.
La focalisation sur l’aspect instructif au détriment de la dimension éducative a donné lieu à un nouveau climat marqué par la dégradation des principes de patriotisme et de citoyenneté et la détérioration de la relation entre l’élève d’une part et l’enseignant et l’établissement scolaire d’autre part, et à l’apparition de nouveaux phénomènes, tels que la violence, la consommation de la drogue et le suicide, a-t-il estimé.
Il a insisté sur l’importance d’ouvrir le dossier de la réforme éducative et de mettre en place les mesures nécessaires pour sauver l’école et lui redonner son lustre, sans recourir aux solutions de facilité. Le chef du gouvernement a appelé à la conjugaison de tous les efforts afin de poser les fondements d’une école ouverte sur les différentes cultures et sciences.