Comment défendre la nouvelle démocratie, thème d’un symposium à Tunis

La Tunisie risque de voir sa transition démocratique “voler en éclats” si elle ne parvient pas à régler le problème sécuritaire à la racine, a averti la conseillère du coordinateur de l’union européenne pour la lutte contre le terrorisme Christiane Hôhn.

“La démocratie naissante en Tunisie, dépend si besoin est, du rétablissement de la sécurité et de la mise en place d’une stratégie antiterroriste performante”, a-t-elle ajouté, lors d’un symposium organisé jeudi à Tunis par le Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales (CEMI) avec le concours de la Fondation Konrad-Adenauer- Stiftung (KAS).

La conseillère européenne a souligné que l’attentat contre le musée du Bardo, survenu le 18 mars dernier, a bel et bien révélé des failles sécuritaires outre des menaces terroristes effrayantes qui pèsent sur le pays.

Dans le même contexte, le président du Centre tunisien pour les études de la sécurité globale (CTESG) Mokhtar Ben Nasr, a dressé un état de lieux sur le terrorisme en Tunisie proposant des idées pour renforcer l’appareil sécuritaire.

“Pour mener à bien une politique sécuritaire et lutter efficacement contre le terrorisme, les unités de la garde nationale doivent, dorénavant, relever du département de la défense et non pas de l’intérieur”, a-t-il proposé.

Sur un autre plan la conseillère européenne a estimé que la Tunisie fait actuellement face à un triple défi.

D’abord, le contexte sécuritaire s’avère difficile aussi bien au niveau national que régional dans la mesure où les cellules terroristes sont toujours actives et livrent régulièrement des combats avec l’armée notamment au mont chambi près de la frontière algérienne, a-t-elle dit.

Ensuite, la Libye, qui a sombré dans un chaos favorisant la montée d’un extrémisme sanglant, représente également une véritable menace non seulement pour la Tunisie mais aussi pour toute l’Europe.

Viendra ensuite, l’affaiblissement de l’appareil sécuritaire et les services de renseignements après la chute de l’ancien régime.

Christiane Hôhn a souligné la nécessité d’apporter une réponse adéquate au terrorisme qui a-t-elle soutenu ne se limite pas au volet sécuritaire mais plutôt au développement socio-économique, à la promotion de la culture, de l’éducation, à l’égalité des genres et à la création des postes d’emplois générateurs de sources de revenus.

“Toute mesure antiterroriste dépend du respect des libertés et des droits humains”,a-t-elle rappelé.

Christiane Hôhn a passé en revue les principaux volets de la coopération Tuniso-européenne en matière de lutte contre le terrorisme citant, la formation, l’échange de renseignements, l’assistance technique et la mobilisation de moyens matériels et financiers pour sécuriser les frontières.

La conseillère européenne a plaidé pour la prévention de la radicalisation en Tunisie à travers la lutte contre la diffusion de contenus illicites sur les médias sociaux et les filières qui prônent un discours de violence et de haine annonçant le démarrage, sous peu, d’un dialogue Tunisie-UE sur la lutte antiterroriste.