“La lettre d’intention signée le 18 avril 2015 entre la ministre française de la culture Fleur Pellerin et son homologue tunisienne Latifa Lakhdhar devrait être suivie de la signature d’une prochaine convention qui va définir le deuxième vaste chantier d’intervention du Musée du Louvre au Bardo.
La deuxième convention devrait porter sur l’aménagement muséographique de l’une des trois salles: Mahdia, Bulla Régia ou Thuburbo Majus” a déclaré à l’agence TAP Jean Luc Martinez, président directeur du musée du Louvre à Paris.
Dans le cadre de la visite de Fleur Pellerin en Tunisie, Jean Luc Martinez a, dans une interview accordée à l’agence TAP, tenu à préciser que la première convention 2009-2015 signée entre les musées du Louvre et du Bardo avait pour mission “de commencer un travail de fond autour de la salle de Carthage en accompagnant nos collègues tunisiens sur l’étude sanitaire de la collection”.
Ce travail, a-t-il expliqué, a consisté à “dresser un bilan de l’ensemble des sculptures romaines du Bardo, de faire des préconisations en terme de restauration et de les aider aussi pour la publication scientifique d’un catalogue sur ces sculptures datant de 2000 ans”.
La réouverture finale de la Salle de Carthage “prévue fin main 2015 avec la présentation d’une trentaine d’œuvres de sculptures, n’est en fait qu’une première étape et un exemple de ce qu’on peut faire ensemble” a mentionné Jean Luc Martinez.
A cet effet, il a annoncé que l’une des trois salles citées sera retenue comme une deuxième étape dans un vaste chantier en perspectives.
Evoquant le cas de la salle de Mahdia, il a mentionné que cette dernière n’a pas été complètement achevée dans la mesure où certains éléments d’architecture dont les colonnes du temple, quelques chapiteaux et certaines représentations en haut relief de personnes divines sont toujours dans les réserves et n’ont pas installés au moment de la première phase d’aménagement du musée du Bardo en 2012-2013.
Eventuellement, a t-il ajouté, “il y’a du travail à faire également au niveau de la salle de Bulla Regia dont les sculptures sont restées dans un état provisoire dans le sens où elles ont été installées sans pour autant être redressées”.
Le troisième exemple concerne la salle de Thuburbo Majus dont les sculptures dégagées des fouilles entreprises dans le site (nord-est de Tunis, près de la ville d’El Fahs) au 19ème siècle sont toujours dans les réserves.
Une fois le champs d’intervention identifié par les responsables du Musée du Bardo et de l’Institut National du Patrimoine (INP Tunis), une deuxième convention sera signée afin de poursuivre la stratégie de restauration et d’étude de sculptures romaines dans le cadre du chantier-école Louvre-Bardo entamé en 2009, sous la direction des deux restauratrices Nathalie Brac de la Perriere et Daniele Braunstein.
A ce sujet, il a précisé que le deuxième chantier sera dirigé éventuellement par “les mêmes expertes qui ont acquis depuis 2009 une connaissance assez complète de la collection du Musée du Bardo mais aussi en matière de formation des restaurateurs tunisiens aux métiers de la pierre”.
A ce propos, Jean Luc Martinez a fait remarquer que la restauration des sculptures posées sur des socles en bois datant de 1900-1904 avec des techniques de l’époque c’est à dire collées au plâtre avec généralement des éléments métalliques, est un travail qui est long, rigoureux, et qui nécessite beaucoup de patience, de savoir-faire et de technicité.
C’est d’ailleurs pourquoi, a t-il mentionné que l’objectif de la collaboration entre les musées du Louvre et du Bardo est de former des restaurateurs en Tunisie pour qu’il prennent la relève afin de créer un atelier de restaurateurs spécialisés”.
Cela dit, l’objectif ultime consiste non seulement à former des restaurateurs aux métiers de la pierre mais aussi des conservateurs, des documentalistes et des régisseurs, autant de métiers indispensables dans un Musée” a conclu Jean Luc Martinez, Président-Directeur du Musée du Louvre.