La lutte contre l’abandon scolaire précoce demeure l’une des principales préoccupations des spécialistes et responsables du secteur éducatif, a indiqué vendredi Néji Jalloul, ministre de l’éducation.
S’exprimant lors d’un séminaire national organisé à Tunis pour présenter les résultats d’un rapport régional sur les enfants non scolarisés, le ministre a souligné que l’abandon scolaire précoce préoccupe les parents, les enseignants et les politiciens.
Le ministre a précisé que l’abandon scolaire se répercute sur le budget consacré à l’éducation et provoque l’augmentation du taux de chômage, de la pauvreté et de l’analphabétisme.
Pour lutte contre ce phénomène, le ministre a souligné l’importance d’élaborer en premier lieu une approche préventive à travers la mobilisation de tous les intervenants dans le secteur éducatif et le renforcement de la sensibilisation.
Il s’agit en second lieu d’adopter une approche globale et participative pour examiner tous les aspects de ce phénomène complexe et multidimensionnel.
De son côté, Maria Luisa Fornara, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en Tunisie a indiqué que le phénomène d’exclusion scolaire en Tunisie est moins tragique que dans les autres pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient estimant, toutefois, que le chiffre de 130 mille abandons scolaires par an en Tunisie reste énorme par rapport aux grands efforts déployés dans ce secteur depuis l’indépendance.
Fornara a indiqué qu’en 2012, la région MENA a enregistré 12,3 millions d’abandons scolaires dont 4,3 millions élèves du primaire, 2,9 millions collégiens et 5,1 millions d’enfants n’ayant pas accès aux structures préscolaires outre 3 millions qui ont été obligés de quitter l’école en raison des conflits armés dans leurs pays.
La représentante de l’UNICEF a souligné l’importance de ce rapport réalisé par l’organisation onusienne et l’Institut Statistique de l’UNESCO en collaboration avec le ministère de l’éducation étant donné qu’il comporte des données scientifiques et statistiques sur les enfants non scolarisés ou menacés par l’abandon scolaire.
Dans ce contexte, elle a appelé tous les intervenants à exploiter les données de ce rapport et à tenir compte des recommandations relatives à la réforme du système éducatif notamment lors du dialogue national sur l’éducation, dont le démarrage est prévu le 23 avril courant.
De son côté, Abdelwaheb Choud a signalé que ce rapport vise à améliorer l’information et l’analyse statistique concernant les enfants non scolarisés, à identifier et analyser les obstacles qui contribuent à l’exclusion de l’éducation et à analyser les politiques et stratégies relatives à l’amélioration de la fréquentation de l’école.
A noter qu’en marge des travaux du séminaire, le ministère de l’éducation et l’UNICEF ont signé la convention annuelle de 2015.