“Les JCC et les nouveaux enjeux” est le thème d’une journée d’étude organisée jeudi par l’Université centrale, en présence d’un grand nombre de professionnels et d’universitaires.
L’objectif de cette journée est de dresser l’état des lieux de ce grand rendez-vous cinématographique après 60 ans de sa création et son apport dans la promotion de l’industrie cinématographique en Tunisie et dans les pays arabes et africains.
Les débats ont porté notamment sur l’examen des moyens d’institutionnaliser l’industrie du cinéma en Tunisie et d’associer toutes les compétences nationales en vue de mieux organiser une manifestation cinématographique de l’envergure des JCC fondées en 1966 dans l’esprit de faire émerger un véritable marché de production et de distribution des oeuvres cinématographiques aussi bien en Tunisie que le dans les pays du Sud en général.
Prenant la parole, Annie Djammel responsable des relations internationales des JCC a tenu à rappeler que ces Journées ont été créées dans une conjoncture cinématographique bien particulière dans la mesure où à cette époque, des festivals comme celui de Cannes ou de Berlin n’ont pas offert assez d’opportunités aux producteurs et professionnels venant du Sud pour présenter leurs productions filmiques.
A cet égard, elle a mentionné que les JCC ont été durant de longues années une véritable plateforme pour les hommes de cinéma tunisiens, arabes et africains d’échanger leurs expériences faisant observer que l’absence de festivals cinématographiques concurrents dans les pays arabes et africains au moment de la création des JCC, a largement contribué au rayonnement des JCC dans un temps relativement court, faisant de lui un festival pionnier dans les pays du Sud.
A son tour, le cinéaste Mounir Baaziz a mentionné que les JCC ont permis au cinéma du Sud de se positionner sur la scène cinématographique régionale et internationale et ont constitué un véritable support de militantisme ayant servi à faire connaître les films arabes et africains. Il a, dans ce sens, relevé que le nouveau défi qui se pose pour les JCC est d’offrir plus de visibilité aux professionnels tunisiens dès lors que ce rendez-vous, désormais annuel, est l’unique occasion pour présenter leurs films.
La 25ème édition des JCC, organisée en 2014 a, selon le producteur Ridha Meddeb, “marginalisé les producteurs tunisiens dans le mesure où un seul film tunisien a été sélectionné”. Il a, à ce propos, relevé qu’il est regrettable de voir “des films tunisiens écartés” selon des dires, d’une telle manifestation.
Cela dit, les intervenants ont été unanimes à souligner l’importance de repenser l’organisation des JCC afin de renforcer leur place dans l’agenda des grandes manifestations cinématographiques régionales et internationales et de présenter de nouveaux modes de distribution afin non seulement de consolider le rayonnement du festival mais aussi de réconcilier davantage le public avec le cinéma.