Les travaux de la première tranche du projet de réalisation de la Cité de la culture, arrêtés depuis novembre 2011, seront repris au deuxième trimestre de 2017, a annoncé, mercredi, Latifa Lakhdar, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, lors d’un point de presse au palais du gouvernement à la Kasbah.
Mme Lakhdar, qui présentait les priorités de son ministère pour les cent premiers jours, a indiqué que les appels d’offre internationaux concernant ce projet seront lancés début mai afin de bénéficier d’un financement pour le parachèvement de la première tranche et la réalisation, au deuxième trimestre de 2018, de la deuxième tranche, laquelle porte sur l’aménagement d’un musée national des civilisations.
Elle a fait savoir que le coût du projet de la Cité de la Culture s’élève à 120 millions de dinars et que les travaux vont durer 30 mois.
Evoquant la sauvegarde du patrimoine et son intégration dans le développement durable, la ministre a insisté sur la richesse du patrimoine culturel de la Tunisie, pays qui renferme 40 mille sites et monuments historiques et un vaste réseau de musées et de patrimoine immatériel.
“Ce patrimoine a besoin de gros moyens humains et matériels dont on ne dispose pas, ce qui rend encore notre patrimoine exposé aux atteintes et aux dépassements”, a-t- elle dit.
Une telle situation nécessite, selon elle, une révision de toute la structure de sauvegarde du patrimoine au niveaux des plans, de la supervision et de la structuration.
Le renforcement de la sécurité et de la surveillance des sites archéologiques figurent aussi parmi les mesures prévues dans l’objectif de préserver ce patrimoine et le protéger contre les éventuelles attaques, a encore ajouté la ministre.
Près de 400 agents temporaires supplémentaires seront recrutés en plus de la création d’une cellule de sécurité et de surveillance à l’Institut national du patrimoine (INP) sous la direction d’un haut sécuritaire.
Cap sur les sites archéologiques
Mme Lakhdar a également annoncé que 120 grands pots de fleurs, 50 détecteurs de pièces archéologiques destinés aux musées les plus visités et des caméras de surveillance seront placés dans les points d’accueil des grands sites archéologiques à Carthage, El Djem et Sousse.
Elle a évoqué, en outre, des verdicts pour obliger les parties concernées à respecter la loi et à quitter les lieux historiques tels que les ports puniques et le site Elkarraka.
Le département de la culture est soucieux, dit-elle, de faire du patrimoine un vecteur de développement durable, et ce, à travers le lancement d’appels d’offre afin pour assurer une meilleure exploitation des sites historiques et les intégrer dans le circuit culturel et la dynamique économique.
Il y aura également des décisions concernant l’ouverture d’espaces commerciaux destinés aux artisans, notamment aux musées du Bardo et à Sousse, en plus d’une étude sur la création de circuits touristiques et culturels sur le patrimoine matériel et immatériel dans les régions de Djerba, Mahdia et Kairouan.
Des points de renseignement et d’indication couvriront tous les aéroports, les gares de trains et les ports en plus de l’organisation d’une journée porte ouverte à Tunis avec les agences de voyages internationales afin de jeter la lumière sur le riche patrimoine civilisationel du musée du Bardo.
Davantage d’interêt aux créateurs et hommes de culture
Sur un autre plan, la ministre a annoncé que les créateurs et hommes de culture souscrits à la Caisse de la sécurité nationale verront leurs pensions augmenter au terme de négociations qui devront être entamées avec le ministère des Affaires Sociales et celui des Finances.
Il y aura également une révision de la loi relative aux conditions d’intervention du Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique afin de couvrir le déficit structurel du système de sécurité sociale destiné aux artistes et créateurs.
Le ministère devrait, par ailleurs, conclure un accord avec l’Hôpital militaire afin de permettre aux créateurs d’y être admis pour les soins de santé.
Les prêts allouées aux créateurs devront connaître une augmentation de 80 dinars à 130 dinars, en plus de la révision de la structure juridique relative à l’attribution de la carte professionnelle pour les différents types d’artistes, souligne la ministre.
Un plan de sauvetage du patrimoine artistique du ministère, estimé à 120 mille œuvres, qui seront déplacées dans un espace répondant aux standards internationaux régissant les musées d’art contemporain, a encore mentionné la ministre.
Autres priorités du ministère, un plan de restauration d’un coût de 2 millions de dinars, concernant 70 institutions culturelles en mauvais état.
Parmi les 220 maisons de cultures que compte le pays, seulement 70 disposent d’un cadre de travail adéquat, a reconnu la ministre.
Les moyens de travail devront être développés surtout avec la conclusion prévue, d’un accord de partenariat entre les ministères de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de recherche scientifique et celui de la Femme et de l’enfance afin de relier élèves, étudiants et jardins d’enfants avec les institutions culturelles.
Six centres pilotes d’animation culturelle seront crées dans les régions afin d’en faire des pôles de rayonnement et d’attraction culturelle, annonce encore Latifa Lakhdar.