Le nouveau livre «Sous la bannière du vautour, des salafistes djihadistes tunisiens» du journaliste Hédi Yahmed a suscité le débat sur la prolifération du terrorisme et les moyens de lutter contre ce phénomène lors d’une conférence organisée, samedi, par l’Association « Yakadha » (vigilance) pour la démocratie et l’Etat civil. Y ont notamment assisté des universitaires, des chercheurs spécialistes en sociologie et des acteurs de la société civile.
A cette occasion, la présidente de l’Association « Yakadha » Néziha Réjiba a indiqué que ce livre analyse des facteurs explicatifs de la recrudescence du terrorisme en Tunisie, précisant que le choix de discuter ce livre qui ouvre la série des rencontres du livre, intervient après les derniers actes terroristes perpétrés dans le pays.
De son côté, l’universitaire Boutheina Jelassi, chercheuse en civilisation islamique a mis l’accent sur l’importance de ce livre dans la mesure où il représente un travail de synthèse sur les actes de violence commis en Tunisie, estimant que le courant djihadiste a percé après la révolution notamment à travers des discours religieux takfiristes et l’endoctrinement des jeunes.
Elle a relevé toutefois que l’auteur du livre s’est contenté de reproduire certains discours takfiristes sans en commenter la teneur et en expliciter la gravité.
Elle s’est aussi interrogée sur les enjeux (politiques, sociaux ou religieux ) qui font que des jeunes adoptent des idées djihadistes. Selon le professeur de sociologie Mounir Saïdani, ce sont la culture du rejet et de protestation qui ont favorisé la polarisation des jeunes par ces réseaux.
L’intervenant met en garde contre les dangers que représentent les moyens de communication électronique qui ont permis aux jeunes de franchir virtuellement les frontières pour s’isoler et s’éloigner du cadre familial et éducatif.
Dans ce même contexte, Fathi Bouajila, chercheur en civilisation islamique estime que la maîtrise par les terroristes des moyens de communication moderne les a aidés à mieux organiser leurs opérations terroristes et à diffuser leur doctrine. Publié par la Maison d’édition Diwan, le livre « Sous la bannière du vautour, des salafistes djihadistes tunisiens » qui comporte 245 pages, est le premier ouvrage du journaliste Hédi Yahmed.
L’auteur revient sur les principaux évènements terroristes qui ont marqué la Tunisie pendant les 20 dernières années et analyse les raisons ayant amené les jeunes à adhérer aux réseaux terroristes notamment après la révolution.