“Mahmoud El Materi: le sage leader 1897-1972” a été le thème d’une conférence organisée mercredi après-midi à la Bibliothèque Nationale de Tunisie (BNT) à l’initiative de la fondation Farhat Hached et l’association des anciens combattants tunisiens.
En présence d’un grand nombre de personnalités nationales, l’artiste Raja Farhat a donné un aperçu exhaustif du parcours et de la personnalité de Mahmoud El Materi, militant national et pionnier de la médecine tunisienne.
Raja Farhat a insisté essentiellement sur le côté humain d’El Materi, faisant de lui une personnalité assez “unique”.Ayant obtenu son doctorat à la faculté de médecine de Paris en 1926, El Materi avait travaillé en tant que médecin bénévole à l’hôpital Sadiki (Aziza Othmana) à Tunis avant d’ouvrir son propre cabinet à Beb Mnara dans la médina de Tunis où il faisait chaque vendredi des consultations gratuites pour les personnes dans le besoin.
A moins de 19 ans, Materi, encore jeune étudiant à l’Académie de Lyon (France) a commencé son militantisme politique à travers l’écriture dans les journaux français. Ses écrits reflétaient les revendications politiques, sociales et économiques de son pays.
Dans son témoignage, Dr Omar Chedli a rappelé que Mahmoud El Materi avait été le premier ministre de la santé publique dans le gouvernement de l’indépendance en 1956 et le premier président tunisien de l’Ordre des médecins.
Pr Moncef Beni a axé son intervention sur El Materi, en tant qu’Homme d’Etat ayant joué un rôle crucial dans le mouvement de la libération nationale. En effet, a-t-il rappelé, El Materi a été présent dans de grands moments historiques en adhérant notamment au Premier gouvernement de M’hamed Chenik en 1943 en occupant le poste de ministre de l’intérieur dont l’un des mérites est la fondation du Croissant Rouge Tunisien au mois de janvier 1943 pour porter secours aux citoyens au moment de la guerre.
Ministre d’Etat (août 1950-mars 1952) dans le second gouvernement de M’hamed Chenik, El Materi a été par la suite exilé au Sud avant d’être libéré et placé en résidence surveillée afin de l’isoler de toute activité politique.
Peu de temps après, il affiche son retour à la vie politique en participant à la formation du premier gouvernement national après l’indépendance où il a été nommé par le Président Habib Bourguiba en tant que ministre de la santé publique le 15 avril 1956. Toutefois, il n’a assuré ce portefeuille que 15 mois durant avant d’être démis de ses fonctions.