“Le gouvernement actuel continue à l’instar des gouvernements précédents à traiter les mouvements sociaux par les voies sécuritaire et judiciaire”, a regretté, mercredi, Romdhane Ben Amor, membre du Forum social pour les droits économiques et sociaux (FTDS).
Lors d’une rencontre avec la presse au siège du FTDES à Tunis, Ben Amor a souligné la nécessité de recourir au dialogue, comme unique moyen, pour résoudre les problèmes sociaux afin de préserver l’union et la stabilité du pays.
L’avenir du pays est tributaire de la résolution des problèmes sociaux qui ne cessent d’augmenter depuis quatre ans, a-t-il dit, appelant les députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et tous les responsables à être à l’écoute des doléances des citoyens dans toutes les régions. Intervenant à cette occasion, Adnen Hajji, député à l’ARP a estimé que la réalisation de l’union nationale dépend de la consécration de l’égalité totale dans les droits entre tous les citoyens et toutes les régions.
Il a, en outre, mis en garde contre la prolifération du phénomène du terrorisme et l’aggravation de la situation sociale dans plusieurs régions du pays en l’absence de solutions réelles aux revendications sociales. Les arrestations de jeunes, la violation de leurs droits et la poursuite des pressions policières entraînent la violence et le terrorisme, a-t-il mis en garde.
Dans ce contexte, il passé en revue quelques incidents survenus dans le bassin minier à la suite de mouvements sociaux observés par de jeunes demandeurs d’emploi qui ont dénoncé la corruption et la malversation lors du concours de recrutement dans les sociétés d’environnement de plantation et de jardinage à Gafsa.
Le député a suggéré l’attribution d’une trêve de trois mois au gouvernement pour trouver un accord concernant les différents problèmes sociaux en suspens, la libération de toutes les personnes arrêtées lors des mouvements sociaux et la fermeture de tous les dossiers.
De son côté, Abderrahmane Hedhili, président du FTED a souligné que les enfants qui choisissent d’abandonner l’école (plus de 100 mille par an), en raison, notamment, des conditions de vie difficiles de leurs familles, peuvent, facilement, dévier du droit chemin en optant pour le commerce parallèle et l’immigration clandestine ou sombrer dans le terrorisme.
La conférence a été aussi l’occasion d’écouter les témoignages de représentants des comités de soutien aux anciens de l’Union générale des étudiants de Tunisie fichés par la police à Gabès dont 8 sont en grève de la faim depuis 40 jours ainsi que ceux du comité de soutien aux victimes de la crise des déchets à Djerba et le comité de soutien aux ouvriers de chantiers de Sfax.
Leurs principales revendications concernent le recrutement (pour les anciens de l’UGET), un jugement équitable, la libération des détenus et l’ouverture d’une enquête pour juger les responsables de la crise environnementale de Djerba qui a provoqué les manifestations, outre la régularisation de la situation des ouvriers de chantiers.