Les déclarations de Beji Caïd Essebsi au journal Le Monde

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Dans son édition du mardi 7 avril 2015, le journal Le Monde publie l’interview que lui a été accordée par le président de la République tunisienne, Beji Caïd Essebsi.

Sur la question portant sur la participation au pouvoir du parti islamiste Ennhadhe, BCE déclare :

 «J’ai toujours dit qu’Ennahdha faisait partie du paysage politique tunisien et qu’il faillait en tenir compte… Cela ne veut pas dire que nous allons faire des alliances. Nous avons proposé la participation d’Ennahdha pour élargir notre majorité parlementaire afin d’envoyer un message de stabilité et de durée. Mais il est vrai qu’ils ont évolué… ils voulaient aboutir à une Constitution avec de références religieuses … Nous avons combattu cela…. J’espère que les gens d’Ennahdha vont continuer dans cette voie, évoluer petit à petit dans le sens d’un parti politique et non d’une formation à dominance religieuse».

Quant à la question tournant autour de l’inquiétude qui s’est répandue suite au discours sécuritaire qui a suivi l’attaque terroriste au musée du Bardo, BCE répond:

«Nous respectons les libertés publiques. Il ne s’agit pas de tomber dans un Etat policier. En tout cas, j’y veillerai. Mais quand quelqu’un vient pour vous tuer et tuer tous ceux qui sont alentour, vous êtes en état de légitime défense. Il ne s’agit toutefois pas de remettre en cause les libertés publiques, la liberté d’expression, etc. Non, pas du tout. Nous pouvons concilier le combat contre le terrorisme et le respect des libertés publiques».

Ne se limitant pas qu’à la situation politique et sécuritaire en Tunisie, Le Monde n’a pas hésité à interroger le président tunisien sur ses attentes à la suite de sa visite en France:

«Pour moi, il s’agit d’une visite d’amitié. Les relations tuniso-françaises remontent à très loin dans l’Histoire. Mais cette fois, la Tunisie se présente avec un nouveau visage après avoir réussi ses élections législatives et son scrutin présidentiel l’an dernier. Elle est devenue membre du club des nations démocratiques. C’est un nouveau visage. Mais pour que la Tunisie réussisse complètement cette transition démocratique, il faut aussi que la situation économique évolue. Actuellement, ce n’est pas le cas. La France est notre premier partenaire, nous souhaitons qu’elle comprenne mieux le problème. Nous sommes très ouverts à toute forme de coopération dans les domaines culturels, scientifique, économique, politique, social… et même sécuritaire».

Source: Le Monde.fr