Le président Beji Caid Essebsi, en visite d’Etat à Paris, a prononcé mardi une allocution devant le Sénat français dans laquelle il a affirmé que “l’enjeu pour la Tunisie, est de conforter sa transition politique par une relance économique soutenue”.
Le processus de transition “n’a pas été facile et n’est pas achevé” a encore clamé M. Caid Essebsi devant les sénateurs français, relevant que les acquis accomplis par la Tunisie “ne sauraient occulter les graves dangers qui risquent de grever le processus de transition démocratique”, citant en particulier les problèmes économiques que connaît le pays.
“Les exemples historiques sont nombreux. Ils montrent que des révolutions échouent par dégradation des situations économiques”, a encore avertit M. Caid Essebsi, évoquant dans le même sens l’impact de la situation en Libye sur la Tunisie.
Evoquant les menaces terroristes le Président de la République a souligné le refus de la Tunisie de la Zitouna, où a été fondé l’un des plus hauts lieux de l’Islam, de toute forme d’obscurantisme.
“Aussi, sommes nous frappés d’une grande tristesse lorsque la barbarie s’exprime de la manière la plus odieuse”, citant le cas de l’attaque terroriste au Bardo le 18 mars et à Paris en janvier dernier.
“La Tunisie a besoin aujourd’hui que ses partenaires et amis se tiennent à ses côtés. Pour investir à nos côtés, pour mobiliser avec nous des investisseurs potentiels mais surtout pour nous accompagner sur les actions les plus structurantes dont notamment la formation et la réforme administrative”, a encore indiqué M. Caid Essebsi.
Il a aussi appelé à une coopération décentralisée entre villes et gouvernorats tunisiens et régions françaises.
“Nous appelons à une politique volontariste en matière d’échanges, de partenariat et d’investissement, fondée sur la complémentarité”, a encore plaidé M. Caid Essebsi, soulignant la nécessité d’instaurer, entre la Tunisie et ses partenaires, “d’un cadre permanent de réflexion pour promouvoir l’intégration verticale Europe-Méditerranée- Afrique en y incluant le Golfe”.
Evoquant la Présidence par la France, en mai prochain, du dialogue 5+5, le Président de la République a appelé à faire de la Méditerranée le centre d’un espace de prospérité partagée et “non pas un mur qui ne sera jamais assez haut pour garantir la sécurité des uns et contenir la désespérance des autres”, a-t-il estimé. “La Tunisie continuera à oeuvrer pour faire du Grand Maghreb une aire de coopération économique renforcée”, a-t-il assuré.
Pour sa part, Gérard Larcher, président du sénat a souligné que la présence du président tunisien au Sénat français “est un hommage au peuple tunisien pour son courage et sa détermination et à la femme tunisienne pour son rôle d’avant- garde”.
Le Président du Sénat s’est prononcé en faveur d’un partenariat encore “plus ambitieux” dans les domaines de la coopération décentralisée, de l’éducation et de l’économique.
Il a relevé que l’éducation et la réponse sécuritaire sont les composantes de toute stratégie de lutte contre le terrorisme.
“Le temps d’un partenariat plus ambitieux est venu”, a-t-il soutenu, notant que “les deux pays ont payé un lourd tribu au terrorisme”.
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