Béji Caid Essebsi : La Tunisie est entre de bonnes mains

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Dans une tribune publiée par le nouvel Obs, Béji Caid Essebsi parle de la récente attaque du Bardo, du modèle tunisien et du processus démocratique.

La récente attaque du Bardo visait notre démocratie, notre économie et notre tradition d’hospitalité légendaire. Les noms des victimes tombées sur notre sol ont été inscrits sur une stèle implantée sur l’esplanade du Bardo pour être ainsi mêlés, à jamais, à notre mémoire nationale.

Cette jeune pousse de la liberté est entre de bonnes mains. Elle est courageusement protégée par la volonté acharnée de tous les Tunisiens qui font honneur au fameux poème de Chebbi, emblème de notre hymne national: Quand le peuple vient à choisir la vie, le destin ne peut que s’y plier !”

Nous l’avions illustré lors de notre combat d’émancipation nationale. Nous avions choisi la vie, en commençant par le respect de la vie en elle-même, pour nos compatriotes, mais aussi pour nos adversaires et néanmoins, à l’époque, oppresseurs.

Ce moment du passé de notre épopée nationale peut-il éclairer l'”exception tunisienne” d’aujourd’hui au regard du paysage chaotique que connaissent les autres pays du “printemps arabe” ? Sans aucun doute…

Lever le monde avec la Tunisie

… Les difficultés qui se posent à mon pays sont à la mesure des attentes légitimes de son peuple. Toutes deux sont incommensurables. Archimède disait : “Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde.”

Il m’arrive tous les jours de me demander quel serait ce point d’appui qui m’aiderait à lever le monde avec la Tunisie.

Invariablement, les réponses qui s’imposent à moi m’orientent en premier lieu vers les Tunisiens. Une société qui a su, par elle-même, inscrire sur les premières pages de ce XXIe siècle une révolution conduite par les jeunes, pacifique, civile, démocratique, féminine, et qui a enjoint le compromis à ses élites, ne peut être qu’un partenaire averti dans la résolution graduelle et concertée des problèmes qui se posent à elle. Les jeunes sont au premier plan de mes préoccupations. Je m’emploierai sans relâche à ce qu’ils occupent un rang à la mesure des sacrifices qu’ils ont consentis pour libérer la Tunisie.

En second lieu, je pense à nos amis occidentaux. Je l’avais dit à Deauville en 2011 : En fait, il n’y a qu’un début de printemps tunisien qui peut devenir réellement un ­printemps arabe, si nous réussissons en Tunisie.”

Texte complet de la Tribune