Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annulé mardi la réunion de négociation qu’il devait avoir le lendemain avec la direction du quotidien d’expression arabe “Attounissia” au sujet de la situation professionnelle de ses journalistes.
Situation que le syndicat qualifie de « dérisoire ». Dans un communiqué publié mardi, le SNJT explique sa décision par l’attitude du directeur du journal qui, « dans un éditorial portant sa signature, a choisi délibérément de s’attaquer aux journalistes de son entreprise », ce qui, estime le syndicat, est « de nature à détériorer le climat déjà tendu qui prévaut dans l’entreprise et à torpiller les accords conclu ».
Le syndicat rappelle dans son communiqué avoir tenu une réunion avec le directeur du journal et convenu avec lui de publier une mise au point de la direction de la rédaction pour mettre hors de cause une des journalistes dont le nom avait été utilisé abusivement dans un article « manifestement laudateur à l’endroit du président de la République ».
Le syndicat rappelle une autre réunion de négociation consacrée auparavant à la situation professionnelle des journalistes de l’entreprise et qui avaient mené des actions de protestation, en solidarité avec leur collègue dont la signature avait été usurpée.
Le SNJT demande, en outre, au directeur du journal de prendre au sérieux les revendications des journalistes de son entreprise, mettant en garde contre la tentation de « vouloir domestiquer les journalistes et de leur attribuer abusivement des articles destinés à encenser le régime », et saluant « la vigilance des journalistes de l’entreprise et leurs mouvements de dénonciation de tels procédés ».
Pour le SNJT, « ces procédés encenseurs du nouveau régime ne sont pas sans rappeler les contenus médiatiques qui avaient fait la dictature », appelant, au passage, la présidence du gouvernement et les institutions de l’Etat à « organiser le secteur de la publicité publique afin qu’elle ne serve pas à soudoyer les entreprises de presse ».
Ce qui est reproché au directeur de ce journal, Nasreddine Ben Saïda, c’est d’avoir modifié le titre et le contenu d’un article de la journaliste Imène Hamdi (un compte-rendu de l’allocution du président de la République à l’occasion de la Fête de l’Indépendance), tout en maintenant sa signature, ce qui avait provoqué des commentaires réprobateurs sur les réseaux sociaux. Les journalistes d’Attounissia étaient ce lundi en sit pour protester contre les ingérences de leur directeur de journal dans la ligne éditoriale.