Avez-vous entendu parler d’un certain Ouanes Fkih? Probablement pas! Pourtant Ouannes Fkih a posté, mardi 17 mars, une longue vidéo à l’encontre de la Tunisie, de ses politiques et de ses forces de l’ordre. Ce terroriste leader du groupe Ansar Chariaa y est allé de ses menaces en s’adressant à la jeunesse de son mouvement et il a surtout dit textuellement à ces jeunes: «patientez, les jours qui viennent seront plein d’événements».
Il pensait peut-être à l’opération de ce mercredi au musée du Bardo ou à d’autres opérations à venir. Nul ne le sait! Mais il faut souligner que ce terroriste a été arrêté en mai 2013 et a été libéré en juillet 2013 quelques jours avant l’assassinat de feu Mohamed Brahmi. Qui a parlé du laxisme du gouvernement d’Ali Laareydh?
Les forces de l’ordre ont fini par abattre les deux terroristes qui se sont introduits au Bardo! Ils ont fait leur boulot, mais le bilan et la gravité de cette opération terroriste sont assez lourds! D’abord, il faut comprendre que nous restons la cible d’opérations terroristes de toute nature et les succès des forces de l’ordre et de l’armée sont d’autant plus spectaculaires que les réponses des terroristes peuvent être plus sanguinaires. Le président du gouvernement l’a dit et répété lors de son passage à la télé lundi soir: nous n’avons pas encore gagné la guerre et elle sera longue et difficile.
L’opération du Bardo au stade actuel n’a pas divulgué tous ses secrets. Elle peut avoir visé le tourisme tunisien au début de la saison touristique comme elle peut être destinée à faire un bain de sang à l’ARP avec toute la symbolique que ça peut avoir. Dans les deux cas, elle a été organisée, planifiée et bien menée jusqu’au bout. Le bilan est peut-être le plus lourd côté civil depuis la révolution et en plus il touche des touristes étrangers.
Cette attaque pose des questions sécuritaires que les services spécialisés se poseront sûrement concernant l’habillage de l’opération, l’identité des terroristes abattus, leur façon de s’introduire dans l’enceinte du musée du Bardo. Mais elle servira peut-être à réveiller de leur doux sommeil nos chers députés qui n’ont pas encore programmé la fameuse loi sur le terrorisme que la défunte Troïka a fini par enterrer quelque part dans les tiroirs de l’ancienne ANC.
Ce que nous venons de vivre pendant ses longues heures d’épouvante nous rappelle enfin que malgré le nombre croissant d’opérations terroristes et malgré la vigilance maximale des toutes les polices et de l’armée, nous ne semblons encore, en tant que peuple, assez conscients de la gravité de la situation et pas assez mobilisés pour défendre notre bien le plus précieux, notre liberté, la liberté de nos choix qui fait enrager les terroristes contre la Tunisie particulièrement.
D’autre part et parce qu’il faut appeler un chat un chat, les terroristes qui nous attaquent et qui nous disputent notre liberté et notre modèle social sont des Tunisiens de pure souche. Ils ne sont pas étrangers. Ils ont été dans nos écoles, dans nos universités, dans nos administrations et dans nos entreprises. Donc c’est bien nous également qui fabriquons ces Frankenstein par notre système éducatif pourri, par nos mentalités lamentables, par nos petites et grandes mesquineries à l’emporte pièces…
Alors on revient à Ouanes Fkih! Pourquoi a-t-il été libéré? Sachant que des Ouaness Fkih il y en a plusieurs …
Ali Chetoui