Tunisie : Il faut 200 MDT pour réformer le système pénitentiaire

La réforme des systèmes judiciaire et pénitentiaire en Tunisie nécessite un financement de près de 200 millions de dinars, à moitié à la charge du Programme des Nations unies pour le développement, selon le consultant en planification stratégique auprès du PNUD, Mondher Ben Khaled.

Pour cet expert en charge de la conception du plan stratégique de réforme des systèmes judiciaire et pénitentiaire 2015-2019, “les partenaires techniques et financiers du ministère de la Justice, au nombre de 45, doivent s’employer à mobiliser l’intégralité du montant requis”.

Il a fait remarquer que les bailleurs de fonds ont travaillé d’arrache-pied, depuis trois ans, à la réforme du service public de la justice en Tunisie, mais que ce travail s’est distingué plus d’une fois par des cas de double emploi.

“Ceci ne se reproduira plus après la mise en place d’une feuille de route fixée en fonction du nombre d’années d’intervention, des budgets, de la nature d’activité et des résultats”, a-t-il ajouté.

Concernant la situation dans les prisons tunisiennes, Mondher Ben Khaled a pointé du doigt la surpopulation carcérale comme principal problème en la matière, avec un total de 24 à 25 mille détenus, dont près de 60 pc à titre préventif et un ratio de 2,1 mètres carrés par détenu, contre une moyenne mondiale de l’ordre de 4 à 6 mètres carrés.

La solution, selon lui, consiste non pas à construire plus de prisons mais à identifier des solutions juridiques alternatives pour faire baisser la population carcérale. Réalisé conformément à une approche inclusive, avec la participation de tous les acteurs concernés, le ministère de la Justice en tête, le plan stratégique en question s’articule autour de cinq grands axes de réforme des systèmes judiciaire et pénitentiaire, à savoir l’indépendance du service public de la justice, la déontologie de la profession, l’amélioration de la qualité des prestations de service, la facilitation du droit d’ester en justice et enfin la communication et le partenariat.