Journée de formation sur la traite des personnes en Tunisie : Les journalistes face à ce phénomène

“La traite des personnes en Tunisie : les journalistes face à ce phénomène”, a fait l’objet d’une journée de formation, tenue samedi, à Tunis, à l’initiative de l’organisation internationale pour les migrations (OIM).

Des vidéos de témoignages de victimes de la traite en Tunisie et dans le monde ont été présentées à cette occasion.
Parmi ces victimes, des femmes sub-sahariennes relatent leurs histoires, débutant par une navigation sur Internet à la
recherche d’offres d’emploi, mais achevée dans une maison close pour leur exploitation sexuelle.

Selon Lorena Lando, chef de mission de l’OIM en Tunisie, l’utilisation de l’Internet pour la recherche d’un travail
peut, en effet, mener à la traite des personnes à la recherche d’un emploi.

L’objectif de l’OIM est de coordonner avec les parties concernées, notamment les journalistes, en transmettant des
messages permettant de mettre en garde les gens et de lesprotéger de la traite, a-t-elle ajouté.

La responsable de l’OIM a fait le point sur la législation ans ce domaine, citant le protocole additionnel à la
convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et visant à prévenir et punir la
traite des personnes.

Elle a évoqué, dans ce cadre, l’absence d’une loi en Tunisie permettant l’attribution de cartes de séjour aux victimes de
la traite.

Le bureau de l’OIM, en Tunisie, a lancé récemment une campagne de prévention et de sensibilisation contre la traite
des personnes, à travers un spot audiovisuel, “l’histoire de Fatma”.

“Par la diffusion de ce spot, nous cherchons à protéger des cyber-traficants”, les personnes à la recherche d’offres
d’emploi sur Internet, a précisé Imen Naija, coordinatice du projet «soutien en matière de législation contre la traite
des personnes en Tunisie» qui s’étale sur trois ans (2014-2017), évoquant le rôle de l’OIM dans la prise en charge des
victimes et leur rapatriement.

A noter que parmi les objectifs du projet, figure la collaboration de l’OIM avec le gouvernement tunisien pour
renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux en vue de lutter contre la traite des
personnes et protéger les victimes, et ce , à travers des activités d’assistance technique et de formation.

Il s’agit, en outre, de sensibiliser l’opinion publique à la traite des personnes, à travers des supports audiovisuels
et des campagnes nationales anti-traite, impliquant la jeunesse, et de fournir une assistance directe aux victimes.

Les objectifs seraient atteints par le biais de la réalisation des actions de plaidoyer auprès des députés de l’assemblée des représentants du peuple (ARP) pour activer la promulgation de la loi contre la traite et assurer des actions d’assistance directe aux victimes de traite en Tunisie.

A rappeler que la Tunisie a ratifié le protocole de Palerme sur la traite des personnes en 2003. Aussi, depuis 2008, le pays dispose d’un projet de loi relative à la prévention et la répression de la traite des personnes afin de lutter contre ce crime en se basant sur la stratégie des 4 p : prévention, protection, poursuites et
partenariats.