« Le climat s’est beaucoup amélioré depuis notre première observation électorale et le rétablissement de confiance s’avère un facteur réconfortant et prometteur pour l’avenir de la démocratie en Tunisie », a déclaré, vendredi, Annemie Neyts-Uyttebroeck, chef de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE).
Lors d’une conférence de presse à Tunis, tenue dans le cadre de la présentation du rapport final de la MOE UE sur les élections législatives et présidentielle 2014, la chef de la mission a passé en revue les recommandations formulées par la mission. Elle a évoqué, à cet égard, l’article 143 de la loi électorale qui permet d’annuler les résultats des listes ou des candidats responsables d’infractions relatives aux normes de la campagne et à son financement.
La MOE UE estime que les sanctions liées à ces infractions sont « lourdes » et doivent être révisées. S’agissant du plafond des dépenses de campagne, la MOE UE a constaté que les plafonds imposés lors du processus électoral 2014 étaient « trop restrictifs » et « tellement stricts », de l’avis de la chef de la mission de l’UE, proposant « qu’il serait réaliste de les relever pour de futures élections afin de permettre aux listes et aux candidats de mener une campagne susceptible d’atteindre l’électorat ».
Les règles régissant le comportement des médias publics et privés pendant la période électorale devraient aussi être reconsidérées selon la MOE UE, puisque « le cadre juridique tunisien régissant la couverture médiatique ne fait pas de distinction entre les médias publics, privés et coopératifs, considérés tous comme médias nationaux ».
Parmi les recommandations évoquées par la chef de la MOE, figurent aussi l’unification de l’enregistrement des électeurs, la modernisation des registres d’état civil et la réinitialisation intégrale de la base de données pour la prochaine inscription des électeurs à l’étranger afin de simplifier les modalités pour les expatriés.
L’accent a été également mis, lors de la conférence, sur la publication des sondages d’opinion, la MOE UE recommande « de réduire considérablement et encadrer rigoureusement la période pendant laquelle leur publication est interdite ».
Mme Annemie Neyts-Uyttebroeck a par ailleurs souligné le « rôle remarquable » joué par la société civile qui s’est traduit par l’implication des dizaines de milliers de tunisiennes et de tunisiens dans le fonctionnement des bureaux électoraux.
Les normes de campagne ont été généralement respectées par les listes et les candidats; et la grande majorité des infractions relevées étaient d’«importance mineure», a-t- elle conclu, ajoutant que les libertés d’expression et de rassemblement ont été garanties tout au long de la période éléctorale.
La chef de la mission de l’UE a tenu à rappeler que les recommandations de la MOE UE restent à titre indicatif et qu’il appartient aux autorités tunisiennes compétentes de les maintenir ou de les revoir.
Ont pris part à la conférence de presse, Mme Laura Baeza, chef de délégation de l’UE en Tunisie et M. José Antonio De Gabriel, chef observateur adjoint.