“Le propre de la pensée théologique chez les musulmans est d’être tolérante, ouverte à l’opinion et à son contraire, en linguistique, en philosophie comme en jurisprudence”, affirme le Mufti de la République, Cheikh Hamda Saied, dans une déclaration rendue publique, lundi, en réaction à la polémique provoquée par les récentes déclarations de l’islamologue, Mohamed Talbi, sur la tolérance ou l’interdiction de consommation de boissons alcoolisées en islam.
“A travers l’histoire, la diversité d’opinions a atteint son paroxysme au point de remettre en cause l’Etre divin. Les ulémas n’en ont jamais, pour autant, voué aux gémonies ceux qui ne pensaient comme eux”, souligne le Mufti. “Quelle qu’elle soit, ajoute-t-il, toute opinion doit être respectée, au regard de la religion.
Et rien, pas même l’accusation d’apostasie, ne doit servir de prétexte pour bâillonner les voix, menacer les gens dans leur intégrité, encore moins les agresser. En tant que membres du Diwan Al-Ifta, nous proclamons qu’il n’est pas du rôle de l’institution de censurer ses contradicteurs.
Nous ne nous arrogeons pas ce droit même si notre intime conviction est que l’interdit de consommation de vin, spiritueux et autres substances psychotropes est incontestable et ne doit pas faire l’ombre d’un doute”.
Pour Cheikh Hamda Saied, “il est incontestable et il ne doit y avoir l’ombre d’un doute que consommer de l’alcool est un péché, ce que corroborent des preuves concordantes du Livre et de la Sunna et l’unanimité des ulémas de la Oummah, les anciens parmi eux et les contemporains”.
Le mufti a saisi cette occasion pour rappeler que, pour le peuple tunisien, il s’agit surtout, aujourd’hui, de vaincre le terrorisme, de réaliser le développement dans toutes ses dimensions et de remédier aux problèmes du chomage. Tout le reste n’est que diversion et volonté délibérée d’occuper les esprits par de vaines questions.