Du nouveau dans l’affaire des assassinats de Belaid et Brahmi?

brahmi-belaid

Deux ans après les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, le mystère reste total concernant les parties commanditaires et les détails de ces meurtres encore incompris de leurs proches et de toute la société tunisienne.

L’enquête étant toujours en cours pour élucider ce mystère, un cadre sécuritaire déclare dans une interview accordée le 22 février dernier au journal « Achourrouk » détenir des informations primordiales qui permettraient de faire avancer l’enquête et parvenir à faire la lumière sur ce mystère. Dans cette même déclaration, il affirme avoir présenté au juge d’instruction tout un dossier contenant tous les détails qu’il détient sur cette affaire.

En  effet, le cadre sécuritaire, Ali Oueslati, c’est son nom, affirme que l’assassinat de Chokri Belaid aurait été commandité par de hauts cadres sécuritaires. Ceux-ci auraient planifié son exécution lors d’une réunion tenue au mois de janvier 2013, et durant laquelle il avait été décidé que seul la mort pourra les débarrasser de cet opposant qui était, à leurs yeux, une réelle menace pour la légitimité et la sécurité du pays avec ses discours incitant à la rébellion contre un pouvoir peu rassurant et qui mènera la Tunisie à sa perte.

Quant au meurtre de Mohamed Brahmi, Ali Oueslati déclare que selon les informations qu’il détient, celui-ci serait directement lié à la position que le martyr avait toujours tenue concernant l’aide étrangère apportée à la Tunisie par le Qatar et la Turquie, allant même jusqu’à citer l’une des phrases dites par l’ancien député à l’ANC disant : «Sans l’argent sale et l’appui étranger de la Turquie et du Qatar, nous n’en serions pas là».

Que valent ces informations?

Quand on y réfléchit bien, ces déclarations ne sont pas vraiment étonnantes et on pourrait même dire qu’elles sont plutôt en concordance avec certains faits constatés à l’époque. En effet, Moncef Marzouki n’avait-il pas déclaré que la présidence de la République avait reçu diverses menaces à l’encontre de Chokri Belaid, et que, bien qu’informé de tout cela, le ministère de l’Intérieur n’avait pris aucune mesure pour essayer d’éviter ce drame? Moncef Marzouki n’avait-il pas déclaré que toute personne se permettant d’offenser le Qatar devra assumer la responsabilité de ses propos?

Quand on rapproche ces déclarations et celles faites plus haut par Ali Oueslati, on peut dire qu’il y a une certaine concordance. Les avertissements de Marzouki et le passage à l’acte ayant suivi ne constituaient-ils pas des mises an garde effectives pour toute personne qui oserait se mettre au travers du chemin de certaines personnes voire de certains dirigeants?

A lire aussi:

Tunisie – Politique : Mohamed Jmour a déclaré que Marzouki avait informé Chokri Belaid des menaces

Tunisie – Restitutions des avoirs de Leila Ben Ali au Liban: Quand Marzouki prend la défense du Qatar et menace…