“Le yoga du rire est une thérapie sans produits chimiques”

“Le rire ne résout pas uniquement les problèmes, il les dissout totalement. En parlant aujourd’hui du yoga du rire, ou de rigologie, il s’avère que le rire est un excellent remède 100 pour cent bio qui stimule la joie de vivre” c’est par ces propos, que la spécialiste du développement personnel, Dalila Ghariani, fondatrice de la première école de rire en Tunisie, insiste sur l’importance du rire aujourd’hui plus que jamais dans la vie de l’Homme.

Parlant avec enthousiasme de ce “moyen expérimenté et efficace contre la constipation de tout genre”, elle a, dans un entretien avec l’agence TAP, à l’occasion du festival du rire, mis l’accent sur les bienfaits du rire également sur la société toute entière.

Désignée ambassadrice du yoga du rire dans le monde arabe, elle a souligné l’importance d’intensifier de telles manifestations dédiées au rire vu l’impact de ce geste naturel sur la santé mentale, physique et sociétale.

Ghariani a, dans ce contexte, émis son espoir d’organiser notamment à l’occasion de la Journée internationale du rire, une manifestation à l’avenue Habib Bourguiba, pour apporter dans ce lieu symbolique une brise de rire et d’humour, afin d’apaiser les esprits chagrins à travers quelques moments de pure oxygénation.

 Spontané ou intentionnel, le rire est devenu une science

D’après son expérience, le yoga du rire est un remède naturel sans produits chimiques, car il est une arme contre la tristesse, l’anxiété, les troubles d’humeur et les douleurs chroniques et surtout une bonne thérapie d’optimisme face aux maux de la société actuelle.

D’un point de vue médical, a-t-elle indiqué, il s’est avéré que le rire renforce le système immunitaire pour lutter contre plusieurs maladies chroniques.

Elle a, dans ce sens, mentionné que plusieurs médecins tunisiens (toutes disciplines confondues) ont participé à plusieurs sessions organisées par l’école de rire de Tunis aussi bien dans la capitale que dans d’autres régions du pays, citant l’exemple d’une séance de yoga du rire organisée à l’hôpital d’enfants de Tunis et des rencontres organisées par l’association tunisienne d’assistance aux malades du cancer du sein.

Devenue au fil des années une célèbre experte du rire, elle se rappelle que l’origine de cette expérience fut un fou-rire ou le rire sans raison qu’elle a personnellement vécu, en été 2004. Tout de suite “j’ai ressenti un relâchement sans précédent” se souvient-elle. Dès lors, elle a décidé de s’inscrire à une session de formation organisée par le médecin Madan Kataria, celui qui a découvert le Yoga du rire et fondateur du premier club de rire dans le monde (mars 1995 en Inde).

Cette première session organisée à Londres au mois de septembre 2004 a été suivie par une deuxième participation en 2005 en Suisse où la pratique et la théorie ont fait pair. Cette formation lui a permis d’obtenir le certificat de Première femme arabe spécialisée dans le yoga du rire.

Le rire d’enfance est important pour le développement personnel

En général, les statistiques ont montré que 10 minutes de rire sont l’équivalent de 35 minutes de jogging et une seule minute est l’équivalent de 30 minutes de relaxation. En terme de tranches d’âge, l’enfant rit en moyenne 400 fois par jour contrairement à l’adulte qui ne rit qu’une ou deux fois par jour.

Ce grand écart, a expliqué Dalila Ghariani constitue “un crime commis contre l’enfance” car les données ont montré que l’entourage familial obligeant l’enfant à ne pas trop rire sous prétexte du sérieux et de bonne conduite a des conséquences néfastes petit à petit sur la santé mentale de l’enfant.

Ce qui explique d’ailleurs, a-t-elle mentionné, l’apparition ultérieurement de certains fléaux sociaux (isolement, violence, agressivité…) ainsi que l’émergence de nouvelles maladies psychologiques et dermatologiques sachant que 70 pour cent des problèmes de dermatologie sont d’ordre psychique.

L’experte en développement personnel considère que les bonnes cures de rire sont capables aujourd’hui plus que jamais de diffuser l’amour, la paix et la tolérance entre les gens même si ses bienfaits sur l’individu sont plus importantes et palpables.

 Le rire, un motivateur pour réduire la récidive

Après la révolution, les Tunisiens vivent dans un grand malaise -mode de vie stressant, climat de violence, colère…- ce qui explique la diminution du rire, facteur déterminant dans la lutte contre certains fléaux sociaux.

A cet égard, elle a formé son souhait de pouvoir animer un jour des séances de yoga du rire, appelé aussi “rigolothérapie” ou “rirothérapie” dans les prisons faisant part de sa conviction que le rire spontané ou intentionnel constitue un motivateur pour aider les prisonniers à se réconcilier avec eux mêmes et avec les autres. Loin d’être une solution miracle, le rire demeure un moyen efficace de développement personnel pour réduire la récidive.

Le rire est célébré le 1er dimanche du mois de mai

Le yoga du rire est devenu une nouvelle technique qui a conquis tous les pays avancés lors du 21ème siècle ce qui a amené les spécialistes à concevoir un nouveau concept à savoir “la rigologie” c’est à dire la science du rire sachant que le nombre de clubs de rire dans le monde dépasse aujourd’hui 1300 dont 60 en France.

Etant un “art de vivre”, le yoga du rire est célébré depuis 1998 chaque premier dimanche du mois de mai dans le cadre de la Journée internationale du rire. En Tunisie, l’école de rire organise en cette Journée une séance de yoga du rire ouverte au large public à partir de 10h00 au Parc de Carthage (banlieue nord de Tunis).